Le réseau que j'anime couvre à la fois l'Île-de-France et l'Outre-mer, et ce depuis le 1er janvier 2014, date de l'implantation de la BPI hors de la métropole, avec la nomination de deux directeurs régionaux sur place.
Nous travaillons dans le cadre d'une convention de prestation de service avec l'Agence française de développement (AFD), laquelle nous représentait historiquement sur une ligne de produits majeure dans les DOM, le financement des commandes publiques. La loi nous fixant comme objectif de nous implanter sur la totalité du territoire, nous avons conservé ce prestataire de services, en élargissant ses interventions à l'ensemble de la gamme de Bpifrance. Le fonds de garantie spécifique que gérait l'AFD pour son propre compte en partageant les risques avec l'État – le fonds DOM – a été clôturé et nous avons repris à notre compte cette activité de garantie, fondamentale sur les marchés ultramarins, par le biais des fonds nationaux que gère Bpifrance pour le compte de l'État.
Les deux directeurs régionaux de la BPI animent sur place les équipes de l'AFD, selon une forme de management et d'animation originale. Ils sont en relation avec l'ensemble des collectivités pour construire des solutions spécifiques selon les priorités et les budgets disponibles de chaque collectivité. Ils ont également une mission de représentation sur place auprès des grands décideurs : partenaires bancaires locaux, chambres consulaires et les différentes fédérations. Ils représentent aussi l'État pour des actions spécifiques, telles que le préfinancement du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), une action majeure dans les outre-mer sur laquelle nous étions particulièrement attendus.
Alors que l'on pouvait craindre que le passage d'un fonds à un autre ne crée une période de turbulence, les chiffres ont progressé sur les activités historiques. Le lancement des nouveaux produits, sur de petits marchés où les banques n'ont pas l'habitude d'avoir la BPI comme partenaire, qui plus est à un moment où l'investissement n'était pas très porteur et où les banques avaient des disponibilités importantes, exigeait que nous arrivions à pas mesurés vis-à-vis de nos partenaires bancaires. Comme vous le savez, toute intervention de la BPI se fait en cofinancement avec un réseau bancaire ; nous n'avons pas de produit en intervention propre, à l'exception d'un produit spécifique que nous venons de créer en Guyane et que nous dupliquerons sur les autres territoires ultramarins. Nous nous sommes adaptés de cette manière à une spécificité de marché, les banquiers ne souhaitant pas intervenir dans certains secteurs. Avec la région de Guyane, nous avons monté un produit unique en France.
Nous nous sommes imposés sur les grandes lignes de produits pour lesquelles nous étions attendus, à savoir le financement de l'immobilier via des solutions de crédit-bail immobilier peu pratiquées sur place jusqu'alors les structures bancaires ou financières ne souhaitant pas généralement être propriétaire immobilier dans les territoires. Bpifrance a investi dans l'immobilier dès la première année, ce qui est relativement probant car la prise de position dans ce type d'opérations est assez longue.