Merci, de la part de mes directeurs régionaux, du bien que vous avez dit d'eux.
Chaque site de l'AFD porte un double panneau AFD et BPI : la BPI est présente sur tous les territoires. Elle est fléchée sur les sites internet et les annuaires téléphoniques. Les agents de l'AFD assurent la promotion des produits BPI. Ces agents sont complètement détachés et ils sont plusieurs sur chaque site à conduire cette démarche de prospection, d'information des chambres consulaires, de rencontre avec les partenaires bancaires, de montage et d'étude des dossiers.
Nous avons réalisé l'année dernière 2 300 opérations de financement de garanties en outre-mer. Ces 2 300 dossiers ont été, pour 95 % d'entre eux, signés par les collaborateurs de la BPI sur place. C'est une grande fierté car, en un an, nous avons fait basculer vers l'AFD tous les outils de gestion et de prise de décision. Nous formons, sur un site en Guadeloupe, les équipes de l'AFD à tous nos outils, en leur donnant accès à l'ensemble des connaissances de la BPI. Nous « upgradons » la complexité des analyses qui leur sont demandées, ce qui explique peut-être le retard au démarrage que certains ressentent mais qui ne se traduit pas dans les chiffres.
Afin d'accélérer les procédures, nous sommes en train de signer avec les banques locales des conventions de délégation de décision. M. Loutoby demande que la BPI donne son avis à la banque avant que celle-ci prenne une décision ; nous faisons mieux puisque, sous réserve du respect de ratios, ces conventions permettront à la banque de consentir un crédit à l'entreprise et de bénéficier automatiquement de la garantie BPI, jusqu'à 200 000 euros, ce qui couvre 80 ou 90 % des opérations en outre-mer. Cela raccourcira encore les délais, un processus qui a déjà débuté en 2014 grâce à l'envoi d'outils BPI sur place. Nous avons également amélioré l'appétit des banquiers pour nos solutions.
Ce n'est pas nous qui convoquons les CRO. Nous n'y sommes que scrutateurs. Les régions qui ont souhaité accélérer le processus, comme la Guyane, ont pris un peu d'avance dans le déroulement de notre installation. La Réunion, pour sa part, reçoit de tels subsides du FEDER que nous avons du mal à nous intégrer dans le processus, les attentes à notre égard étant bien moindres.
Nous sommes en train de négocier un prêt de développement territorial avec chaque territoire. Nous négocions également la création d'un fonds de garantie complémentaire aux fonds nationaux, qui nous aiderait à mieux traiter les priorités régionales, mais je ne le promets pas pour 2015. En métropole, toutes les régions ont créé un fonds spécifique complémentaire à l'intervention des fonds nationaux. Nous l'avons proposé aux régions ultramarines mais elles ont souhaité attendre de connaître les subsides en provenance du FEDER avant de nous répondre.
Dans le Pacifique, la signature de la convention a été ralentie par un changement de Gouvernement qui est intervenu entre-temps. Chaque fois que nous parlons avec quelqu'un, il n'est plus là au bout de trois mois. Nous allons lancer un prêt de développement territorial qui sera géré par la Sofidep avec une garantie de la Sogefom, fonds de garantie géré par l'AFD dans lequel la BPI n'a rien à voir – l'AFD a conservé, avec ce fonds, une spécificité dans le Pacifique. Nous serons en revanche, comme dans beaucoup d'autres régions, opérateurs du produit « pour le compte de ».
L'adhésion du marché à un nouveau produit, même si celui-ci a été conçu en tenant compte des spécificités locales, demande des relais efficaces et prend du temps. Sur certains produits, nous partons de rien. À noter, cependant, que les barrières géographiques sont en train de tomber : il n'est pas plus difficile de se connecter à une page de la BPI depuis la Polynésie que depuis la métropole.
La priorité, aujourd'hui, est l'ETI de croissance, mais nous ne négligerons pas les TPE et PME. Le premier poste de garantie de la BPI en outre-mer, ce sont les prêts d'honneur aux entreprises. L'accès au crédit d'un créateur d'entreprise est donc déjà garanti par la BPI.
Il existe certainement un sujet sur les petites opérations de fonds propres dans les DOM. Nous n'en faisons pas non plus en métropole car le produit n'est pas adapté à de petits tickets : on ne peut entrer dans le capital d'une TPE sous forme de prise de participation, il faut trouver des produits alternatifs. C'est pourquoi nous avons créé des prêts d'amorçage, ainsi que l'octroi d'une garantie aux business angels. De même, la BPI garantit et dote 300 fonds régionaux de prise de participation. Les structures régionales de participation reçoivent non seulement des dotations budgétaires pour pouvoir investir, mais leurs investissements dans les entreprises sont en outre garantis. Dans les Antilles, il faut recréer un fonds d'investissement ultramarin, et le doter suffisamment en capital, avant de pouvoir engager le processus normal. Il manque pour l'instant un acteur local. Les îles n'ont pas, prises isolément, la surface suffisante pour jouer un tel rôle ; il faut essayer de fédérer les territoires.