Ces interventions sont possibles et nous avons réalisé des opérations intéressantes. J'ai visité à La Réunion une entreprise dans laquelle la BPI est au capital. C'est toutefois une activité pour laquelle il faut des représentations locales très professionnelles, car il s'agit d'un métier autrement plus complexe que le crédit. Cela suppose une volonté forte et partagée par les trois territoires pour constituer un fonds de taille critique. Un fonds d'investissement ne peut être crédible s'il n'a pas 30 ou 40 millions à investir, et lever de telles sommes pour financer des TPE ou PME ultramarines est irréaliste, ne serait-ce que parce qu'il faut de l'argent privé en miroir de l'argent public. C'est difficile même en métropole, et ce même quand les régions sont prêtes à considérablement investir.
L'une des tâches de la BPI, dans son activité de fonds de fonds, est de donner envie aux bons acteurs. Nous jouons tous notre crédibilité car un fonds peut exploser très vite. Il existe à La Réunion un fonds géré par une société de gestion crédible que nous avons validée. Nous lui envoyons des clients un peu plus petits que ceux sur lesquels travaille Bpifrance.
Le prêt de développement est le produit majeur de l'action de la BPI sur le terrain, car, très complémentaire du produit des banques, il finance tout ce qu'il est difficile de financer : besoins en fonds de roulement, acquisition d'entreprise, développement à l'international… Sur les 6 milliards de production de la BPI attendus cette année en financement d'investissement, 2 milliards relèvent de ce produit. Nous avons avec ce dernier réalisé la percée la plus évidente en outre-mer, car nous complétons vraiment l'offre locale. Les banquiers nous voient là d'un très bon oeil. Il n'y a plus du tout de barrière entre notre gamme nationale et l'outre-mer. C'est là une idée qu'il faut faire tomber. Le produit n'est peut-être pas encore commercialisé en outre-mer avec la même vigueur, mais nous nous efforçons de former notre prestataire.