Avant toute chose, j'aimerais vous souhaiter la bienvenue dans notre maison de la Francophonie, siège de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Je tiens d'abord à insister sur la distinction importante qui existe entre un organisme extérieur, qui permet la coopération française, et une organisation intergouvernementale qui relève du droit international public. Chaque État membre a défini ses mécanismes de contrôle et d'évaluation auxquels son Parlement peut se référer. Parmi nos contributeurs, la France est évidemment le plus vital : la francophonie sans la France n'a pas de fondement. Réciproquement, nous pensons également que la France, sans la francophonie, serait différente.
La francophonie revêt plusieurs formes. Ce peuvent être des actions bilatérales, entre deux États francophones ; et d'autres relevant de l'ensemble des États qui ont décidé de faire vivre la francophonie par l'OIF. On parlera des relations internationales de la francophonie. Ce matin, nous avons eu la visite du ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, M. Bert Koenders. Ce dernier considère, comme nous, que la Francophonie constitue un outil, un espace, à partir duquel il est possible de mener des actions concrètes et pratiques plus efficacement qu'au travers d'autres grandes organisations internationales - l'ONU, l'Union Africaine ou encore l'Union Européenne, qui ont leurs mécanismes propres. M. Koenders a souligné le travail concret de l'OIF en matière de droits de l'homme et en matière électorale et l'aide que nous apportons aux pays rencontrant des problèmes dans ces domaines. Avec l'arrivée de la Secrétaire générale, Madame Michaëlle Jean, l'OIF s'oriente aujourd'hui vers une véritable stratégie économique en faveur de la jeunesse, des femmes et des communautés reculées, afin de les aider à organiser leurs projets pour créer des entreprises et des emplois dans leurs pays et vivre dignement. Nous souhaitons ainsi participer aux intérêts directs de ces populations. La stratégie économique de l'OIF poursuit pour cela de nouvelles orientations, notamment en matière de démocratie, de culture, de sécurité, de paix et d'ouverture au numérique.
Les États et gouvernements contribuent à la hauteur de leurs moyens au Fonds multilatéral unique (FMU) qui réunit les participations publiques aux opérateurs de la Francophonie et à l'OIF. La France a contribué au financement de l'OIF à hauteur de 45 % en 2013 et de 40 % en 2014. La contribution du Canada (incluant le Québec et le Nouveau-Brunswick) à l'OIF était, en 2014, d'environ 30% du budget global. Chacun de nos États-membres verse une participation statutaire au budget de notre organisation ; le minimum des contributions de cette année est un forfait de 14 900 euros. Le Qatar a récemment adhéré à l'OIF et nous avons établi sa participation à un montant d'environ 800 000 à 900 000 euros par an. Les critères qui permettent de calculer les contributions statutaires des États-membres sont généralement ceux des autres grandes organisations internationales, telles que les Nations Unies, et comprennent par exemple le PIB de l'État, son nombre d'habitants, ses revenus, etc.