M'exprimant également en mon nom personnel, je vous poserai cinq questions à ce titre, monsieur le ministre.
La première porte sur la soutenabilité de la dette publique grecque et son coût pour le peuple français. Vous avez déclaré ce matin que la dette serait intégralement remboursée, mais le FMI, qui vous avait adressé le 11 juillet dernier une note disant que cet objectif était insoutenable, préconise aujourd'hui des mesures d'allégement, voire d'annulation partielle, ce que l'accord signé exclut. Qui faut-il croire ? En ce qui me concerne, ma position n'a pas varié depuis 2010 : je disais alors à Mme Lagarde que le plan de sauvetage d'une centaine de milliards d'euros qu'elle nous présentait ne tenait pas debout – il a tenu dix-huit mois. Le deuxième plan aura tenu deux ans et demi, et le prochain ne fera pas mieux.
Ma deuxième question porte sur la crédibilité de l'estimation à 50 milliards d'euros des actifs privatisables de l'État grec. À part l'aérodrome d'Athènes et le port du Pirée, où allez-vous trouver 50 milliards d'euros d'actifs privatisables ?
Ma troisième question porte sur la crédibilité du futur – ou devrais-je dire éventuel – protocole d'accord, qui reste à négocier. Si un tel protocole, respectant les conditions de la déclaration du 13 juillet, était conclu, pourrait-il être approuvé par le Parlement grec et par les dix-huit autres États de la zone euro ?
Pour finir, je veux vous demander ce que vous pensez du Premier ministre grec, qui déclare à la télévision que ce qu'il a signé n'a aucune importance, puisqu'il n'a pas l'intention de l'appliquer.