Intervention de Serge Letchimy

Réunion du 30 juin 2015 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Avec Mme la ministre, nous avons voulu coupler analyse de situation et préfiguration d'un business model permettant de mettre en place une filiérisation-valorisation globale. Parmi les divers types de déchets, nous avons choisi de nous focaliser sur les VHU, du fait de la multitude des matériaux qui les composent – plastique, verre, métaux, etc. (le problème se pose aussi dans l'hexagone, je l'ai constaté, même si ce n'est pas avec la même ampleur). De la récupération des VHU jusqu'à leur valorisation, nous avons identifié les possibilités de filiérisation, en association avec des déchets complémentaires – matières plastiques, appareils électro-ménagers. Dans cette perspective, nous avons convenu de procéder en deux étapes.

Il faut saluer la détermination des professionnels qui se mobilisent dans tous les DROM. Lors des visites que j'ai faites sur les divers territoires, j'ai pu mesurer le chemin parcouru par ces petites casses familiales devenues de grandes entreprises. Les enjeux économiques sont très importants. Nous avons tout intérêt à développer le marché des pièces détachées, tant au niveau interne qu'à l'exportation. Les concessionnaires ne sont pas encore suffisamment impliqués.

Reste à construire des synergies régionales car les marchés locaux sont encore trop petits. La Martinique, avec ses 392 000 habitants, pourrait s'associer à Trinidad ou Sainte-Lucie pour financer conjointement des équipements, tels des navires de transport, tout comme La Réunion pourrait s'associer à Madagascar.

J'ai ressenti sur le terrain un vrai désir d'avancer, en dépit des contraintes existantes. Des initiatives ont déjà été prises en matière de transferts transfrontaliers. Les stratégies d'import et de transformation se développent de plus en plus dans d'autres domaines. Je prendrai l'exemple de la Martinique, qui forte de son savoir-faire en joaillerie, importe des pierres précieuses du Brésil pour les sertir avant d'exporter des bijoux en Europe.

Pour les déchets, nous pourrions procéder de la même manière. Cela implique, d'une part, de ne pas avoir peur du déchet venu de l'étranger, d'autre part, de trouver le moyen de composer avec la législation européenne pour encourager une valorisation régionale des déchets.

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