Avant toute chose, je tiens à préciser que je m'exprime à titre personnel et que mes propos n'engagent ni la marine nationale, pour laquelle je suis réserviste depuis 2008, ni la commission consultative des réserves opérationnelles de la Marine (CCROM), pour laquelle je représente les officiers dépendant de l'antenne pour l'emploi des réservistes de Paris, soit 42 départements, ni l'association des officiers de réserve de la marine nationale (ACORAM), dont je suis vice-présidente, chargée de la communication.
Je confirme les problèmes qui viennent d'être soulignés sur l'employabilité et la méconnaissance des réserves.
S'agissant de la réserve de la marine nationale, elle est duale. En effet, d'une part, elle donne une formation généraliste, chaque année, à de très nombreux jeunes issus du civil, environ 2 500, grâce à ses préparations militaires marine (PMM) – sachant que la plupart d'entre eux ne seront pas ensuite employés comme réservistes opérationnels, mais constituent plutôt un vecteur de rayonnement afin de renforcer le lien armée-Nation. D'autre part, beaucoup de postes ouverts, souvent très techniques et demandant des compétences particulières, sont détenus par d'anciens personnels d'active.
De façon plus précise, les réservistes opérationnels de la marine – qu'ils soient issus de l'active, du service national ou du civil, comme moi – sont principalement employés en renfort individuel au sein des unités d'active. Cela permet à la marine de remplir son contrat opérationnel, en déployant son personnel d'active en opérations extérieures (OPEX) et en le remplaçant en état-major par des réservistes aux compétences civiles – comme c'est actuellement mon cas au service des relations publiques de la marine (SIRPA), où je remplace un officier-presse déployé sur le porte-avions.
En ce qui concerne les quelque 2 500 jeunes issus des PMM, un certain nombre d'entre eux rejoint malgré tout la réserve opérationnelle en s'engageant à suivre une formation militaire initiale de réserve (FMIR). Plusieurs spécialités existent, notamment marin-pompier, guetteur sémaphorique ou protection-défense, sachant que celle-ci concerne les points d'intérêt vitaux – les ports, le littoral, les bases navales et les bâtiments. Cependant, 250 postes en FMIR sont ouverts chaque année pour 500 candidats. Il serait donc sans doute souhaitable d'ouvrir davantage de postes, notamment dans le cadre de la protection-défense, quitte à l'étendre un peu plus sur le littoral, notamment pendant les vacances d'été. En outre, les contrats de réservistes pourraient passer de dix ou quinze jours à trente.