Monsieur Petitcolin, je vous remercie d'avoir bien voulu accepter, au coeur de l'été, l'invitation de notre commission. Par les nombreuses responsabilités que vous y avez exercées, vous avez fait le tour du groupe Safran. Vous êtes aujourd'hui le patron d'un groupe composé de onze sociétés, dont Sagem, Snecma et Morpho. Vous êtes leader dans plusieurs secteurs technologiques de pointe, dont l'aéronautique, la sécurité, la défense et l'espace, sachant que la propulsion aéronautique et spatiale représente 53 % du chiffre global du groupe, dont l'État français détient encore 18 % du capital social. On nous reproche parfois d'accueillir trop d'entreprises liées à l'État : le moins que nous puissions faire est pourtant de demander des comptes à celles dont l'État est actionnaire.
Depuis deux mois, nous nous intéressons plus particulièrement au secteur aérospatial, et nous avons accueilli nombre de vos confrères de sociétés partenaires. Il se trouve en effet que, en dehors de la région Midi-Pyrénées, on connaît mal ce domaine et que l'on en parle peu. C'est pourtant une success-story permanente, un fleuron industriel national et européen.
Le chiffre d'affaires du groupe Safran a augmenté de 43 % depuis 2010. Vous avez 69 000 salariés, dont 41 000 en France. Durant la même période, vous avez triplé les investissements industriels, passant de 345 millions à 941 millions d'euros en 2014. Vos dépenses de recherche et développement (R&D) atteignaient 2 milliards d'euros en 2014. Vous êtes le deuxième groupe en France pour le dépôt de brevets : vous en détenez 29 000. C'est dire l'importance de votre entreprise en France.
Aujourd'hui, nous nous intéresserons à votre stratégie industrielle. On a parlé récemment de votre rapprochement avec Airbus Group dans le secteur spatial. Le Premier ministre a d'ailleurs accepté la cession de 34 % d'Arianespace détenus par le CNES au tandem Airbus-Safran.