Nos exportations représentent 27 % du PIB français : elles constitueront notre seul vecteur de croissance en 2013 car les autres moteurs – qu'il s'agisse de la consommation, des dépenses publiques ou de l'investissement – sont en panne.
Je félicite Ubifrance pour son travail : ayant eu l'occasion de me rendre en Chine dans le cadre d'une mission avec cet organisme, j'ai pu apprécier les actions qu'il mène sur place. Il reste beaucoup à faire, y compris dans nos structures en France, afin qu'Ubifrance soit la seule porte d'entrée pour nos exportations.
Afin de les renforcer, nous devons remédier à trois maux majeurs.
D'abord, notre présence est trop timide sur les marchés émergents : ces pays en croissance ne sont destinataires que de 20 % de nos exportations. Nous ne sommes présents qu'à 3 % en Chine, contre 7 % pour l'Espagne et 8 % pour l'Italie.
D'autre part, notre tissu de PME exportatrices n'est pas assez étoffé. Leur nombre est passé de 120 000 à 95 000 entre 2002 et 2012. En Allemagne, 350 000 PME sont exportatrices en 2012, soit quatre fois plus qu'en France. Et 70 % de nos exportations sont réalisées par seulement 1 % des acteurs : il s'agit essentiellement des grands contrats d'Airbus ou des secteurs énergétique, agroalimentaire et du luxe. Que pensez-vous de l'idée de travailler à l'export en escadrille ? Les PME pourraient ainsi accompagner les grandes entreprises, comme ont parfaitement su le faire les Allemands. Ils ont même réussi à imposer leurs normes, créant un écosystème dans lequel une grosse entreprise allemande qui s'installe à l'étranger est nécessairement entourée de tout un tissu de PME d'origine allemande. En France, nous avons encore beaucoup à faire en ce domaine !
Le troisième problème concerne notre positionnement sur le marché : notre modèle fiscal et social pénalise notre compétitivité sur le bas de gamme. Si l'aéronautique reste un domaine fort en matière d'exportations, le domaine de l'automobile, lui, a vu ses exportations diminuer de 26 % en dix ans. En dehors du haut de gamme et du luxe, nous sommes donc très faibles à l'exportation. Dans ma circonscription, par exemple, en Haute-Savoie, l'industrie du décolletage ou du carrelage produit des pièces dont la valeur ajoutée n'est pas très élevée, mais nous avons besoin de telles industries pour que nos concitoyens aient du travail. Or, de grands groupes tels que PPR quittent toutes les activités qui ne sont plus rentables et s'orientent au maximum vers le luxe, au détriment d'autres filières.
Enfin, que pensez-vous du plan pour l'export qui a été présenté le 3 décembre par notre ministre du commerce extérieur, Mme Nicole Bricq ? Ce plan de reconquête vise à coupler l'offre commerciale française avec la demande des pays étrangers, autour de quatre thématiques : mieux se nourrir, mieux se soigner, mieux vivre en ville et mieux communiquer. N'aurait-il pas fallu compléter cette liste par un « mieux produire » ? La recherche d'une meilleure productivité concerne notamment la fabrication de produits bas de gamme.