Intervention de Hervé Chneiweiss

Réunion du 9 juin 2015 à 18h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Hervé Chneiweiss, membre du Conseil scientifique :

Beaucoup a été dit sur l'intégrité scientifique. Ce qui est fondamental est que, depuis un an, les choses ont beaucoup avancé, grâce à la mobilisation d'un grand nombre de personnes de la communauté scientifique, dont plusieurs sont autour de cette table. On peut prendre l'exemple de l'adoption, il y a deux mois, par l'ensemble des instituts de recherche et des universités – représentée par la conférence –, d'une charte de l'intégrité scientifique. Elle est donc mise en oeuvre dans tous les établissements français.

Comme l'a exprimé Mme Claudie Haigneré, il faut insister sur la formation à l'intégrité, et la formation tout court. L'une des principales raisons constatées de ce qui apparait ensuite comme une atteinte à l'intégrité réside dans le manque de robustesse et de fiabilité des résultats.

La science est devenue plus complexe, en particulier dans le domaine de la biologie, avec l'apparition des « omics », c'est-à-dire la nécessité de manipuler de grandes quantités de données, ce qui nécessite d'appliquer des tests statistiques plus sophistiqués. La formation concerne donc tous les niveaux : les jeunes, pour lesquels elle est essentielle, mais aussi les chercheurs plus anciens, qui n'ont pas forcément toujours suivi le corpus de formation minimal en statistiques pour pouvoir valider leurs résultats. Il en résulte un grand nombre de publications qui ne sont peut-être pas fausses, qui ne sont probablement pas intentionnellement frauduleuses, mais qui sont irreproductibles, à cause du manque de robustesse d'un certain nombre d'analyses statistiques. Ce volet de la formation et de l'adaptation des compétences des personnes est une dimension essentielle à rappeler.

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