Intervention de Bruno Sido

Réunion du 9 juin 2015 à 18h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Bruno Sido, sénateur, Premier vice-Président de l'OPECST :

Monsieur le Président, nous avons abordé le sujet du bâtiment basse consommation, voire du bâtiment à énergie positive. Il est vrai qu'aujourd'hui nous savons construire ces bâtiments. Je m'en rapporterai à ma modeste expérience car, dans mon département, nous avons mis en place un collège à énergie positive.

En comparaison, le coût d'un bâtiment à énergie positive est de 15 % supérieur à un bâtiment normal ; la différence n'est pas si grande. Il faut s'intéresser à la question des coûts, parce qu'il est souvent dit n'importe quoi à ce propos. Au fond, un bâtiment à énergie positive est un bâtiment basse consommation, avec quelques cellules photovoltaïques et autres sur le toit, qui permettent que l'énergie soit créée au moment où l'on consomme, notamment durant l'été. Lorsque l'on s'intéresse aux coûts de ces bâtiments, les économies d'énergie réalisées sont souvent oubliées ; nous n'en parlons jamais assez. Nous avions déjà fait cette erreur au moment de la discussion du Grenelle de l'environnement. J'en avais été le rapporteur pour le Sénat à l'époque et le ministre Jean-Louis Borloo, à qui j'avais mentionné ces économies de coût, avait rapidement écarté le sujet. Or, les économies réalisées sur les dépenses en énergie, à une époque où le prix du pétrole peut atteindre 120 dollars le baril, sont à prendre en compte.

Le chantier est considérable, Monsieur le Président, mais je ne pense pas qu'il soit aussi coûteux qu'on veuille bien le dire. Pourquoi ne construisons-nous pas en France des bâtiments basse consommation, voire à énergie positive, alors que nous savons le faire, et que les Allemands ou les Autrichiens le font ? Aucun problème théorique ne s'y oppose. Certes, il y a des problèmes financiers, mais ils sont en partie couverts par les économies d'énergie réalisées. L'enjeu est considérable puisque les bâtiments représentent 40 % de la consommation d'énergie primaire ; il faut s'en occuper autant que des transports.

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