Intervention de Denis Baupin

Réunion du 21 juillet 2015 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

La lecture des neuf solutions industrielles, qui portent réellement sur les industries du futur, nous fait rêver. A contrario, on demeure perplexe devant les choix actuels, qui risquent de plomber EDF en l'associant à une industrie du passé.

Je ne nie pas qu'il faille sauver Areva car, quelles que soient nos convictions sur le nucléaire, nous savons tous que nous sommes loin d'en avoir fini avec cette énergie. Mais à quoi bon entretenir le mythe selon lequel nos entreprises vont continuer à construire des réacteurs nucléaires ? En dehors du territoire national, 2 % seulement des réacteurs sont réalisés par des entreprises françaises. En outre, ce sont des EPR. Or nous savons ce qu'il en est de ces installations. Ce n'est que fin 2014 que le groupe EDF a été prévenu des défauts de la cuve de l'EPR de Flamanville construite par Areva en 2006. La construction du réacteur de Hinkley Point, en Angleterre, exigerait 30 milliards d'euros d'investissement, alors même que le groupe EDF est lourdement endetté. La France doit admettre, comme d'autres pays, que le business model du nucléaire est en train de s'effondrer, et organiser la transition vers les énergies renouvelables, qui sont en plein développement.

Voilà le message qu'il faut faire passer à EDF. On ne pourra pas investir à la fois pour le grand carénage, pour sauver Areva, pour construire Hinkley Point et pour favoriser le recours aux énergies renouvelables et la maîtrise de l'énergie. À l'étranger, le groupe E.ON a fait des choix. C'est aussi le cas de GDF Suez, qui cherche à se débarrasser d'Electrabel.

Cette réflexion ne concerne pas seulement EDF. À la RATP et à la SNCF, chez Peugeot ou Renault, quelle stratégie a choisi l'État actionnaire pour mettre en oeuvre la transition énergétique ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion