Intervention de Nicolas Dufourcq

Réunion du 7 juillet 2015 à 16h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque publique d'investissement BPI-Groupe :

Les commissions varient en fonction des crédits garantis. Notre grille se résume à un tableau de sept lignes, que je vous transmets. Il distingue, au regard des sept catégories de prêt, la quotité maximale et la commission.

En 2014, nous avons pris une décision importante en faisant passer le seuil de délégation totale de la garantie aux banques de 100 000 à 200 000 euros, ce qui a fait grimper considérablement le taux de couverture de la garantie par extranet. Les banques n'ont plus qu'à appuyer sur un bouton.

Au-dessus de ces montants, nos équipes instruisent au cas par cas. Elles communiquent en même temps à l'entreprise et à la banque la quotité maximale comme le taux de commission de garantie. On trouve dans l'accès sécurisé extranet un simulateur permettant de calculer le montant précis de la commission afin de déterminer le taux effectif global du crédit, nécessaire pour l'édition des contrats de prêts. Il n'existe pas de simulateur sur le site internet pour les entreprises souhaitant obtenir une garantie supérieure à 200 000 euros et en savoir le coût, mais l'accès public à tel outil ne se justifie pas dans la mesure où l'entreprise connaît les conditions de l'octroi de la garantie au moment de l'offre commerciale.

Notre budget de communication annuel se monte à 10 millions d'euros, ce qui correspond à la somme des budgets de communication des entités qui nous préexistaient. Cependant, nos résultats dans ce domaine sont bien meilleurs. Beaucoup de personnes ont envie que Bpifrance réussisse. Le directeur de la communication, Patrice Bégay, et moi-même avions beaucoup communiqué lors de l'aventure Wanadoo. Nous connaissons les acteurs. Lors du lancement de Bpifrance, ils nous ont proposé des conditions qui nous permettent d'être extrêmement visibles et de déployer notre marque de manière puissante. C'est le cas tant pour les partenariats médias que pour les partenariats sportifs. Ainsi, nous détournant des partenaires les plus coûteux, nous avons renoncé au foot pour nous intéresser au volley-ball, au handball et au basket-ball. Nous nouons avec des clubs territoriaux très appréciés des partenariats non de quelques dizaines de milliers mais de quelques milliers d'euros, qui nous donnent une visibilité appréciable.

Les entrepreneurs, dont la psychologie a été modelée par sept ans de crise, ont besoin d'avoir un partenaire installé. Leur banque doit les accompagner et leur rendre le goût d'investir. Notre budget nous permet non seulement de faire de la publicité mais d'organiser de nombreux événements. Entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2014, j'ai fait trois tours de France. Il faut rassembler les entrepreneurs, les haranguer et les sortir de la prison du non-désir. Nous faisons de la psychoéconomie, car la relance de l'investissement part de la psychologie. Le secteur bancaire français a fait l'erreur de l'oublier. Avant de parler aux entrepreneurs de dette ou de fonds propres, il faut leur parler de futur, de projets, de construction et d'aventure. Les 38 meetings auxquels j'ai participé entre juillet et décembre 2014 ont rassemblé 11 000 entrepreneurs. C'est à cet investissement que nous devons notre croissance du premier semestre.

Ce travail de proximité, qui consiste à prendre l'entrepreneur par la manche, profite à toutes les banques – BNP Paribas, BPCE, Arkéa –, puisque nous cofinançons. Au début, nous avons été les seuls à le faire, mais nos partenaires sont en train de s'y mettre. Ils créent des incubateurs, des événements avec des startups, même s'ils ne se dirigent pas encore vers les PME. Il y a des banques dont le directeur régional dit n'avoir pas de budget pour organiser un petit-déjeuner avec des entrepreneurs. Or c'est la base même de leur travail.

Avec BIG (Bpifrance Inno Génération), il s'est passé quelque chose de merveilleux : 15 000 personnes se sont inscrites et 10 000 sont venues. Les entrepreneurs veulent que les banquiers se comportent comme des entraîneurs. Les Landesbanken allemandes gèrent des académies d'entrepreneurs. Du fait de la crise et des accords de Bâle III, les banquiers français ont cessé de jouer ce rôle. Je souhaite que tout le monde s'y remette et que cela s'entende.

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