Intervention de Bruno Cotté

Réunion du 12 décembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Bruno Cotté, directeur général adjoint du groupe Safran :

Le problème de la réciprocité est très important : il concerne tant les « petits » que les grands contrats. C'est parce que les Canadiens de Bombardier ont pu financer, en gré en gré, le tramway et les métros à Montréal qu'ils ont eu une politique de prix aussi agressive contre Alstom en France. C'est parce que la Chine finance ses propres besoins, sans autoriser l'accès à ses marchés publics, que nous rencontrons les problèmes que l'on sait chez nous lorsque des entreprises chinoises sont en concurrence. La collectivité s'en tiendra au prix proposé en cas d'appel d'offres. Mais s'il y avait une régulation liée à la réciprocité des marchés publics, quelle que soit leur taille, les choses en irait autrement. C'est ainsi que vous aiderez les PME.

Moi, j'ai aidé une vingtaine de PME à s'implanter, dans le cadre de la cohérence de la chaîne et pour l'intérêt du groupe. Le problème, c'est le financement, les risques. C'est parce que j'ai pris des engagements d'achats sur le long terme auprès de cette vingtaine de PME qu'elles ont pu se tourner vers l'étranger.

Quelques sujets de réflexion pour terminer. Nous sommes en train d'ouvrir, pour des raisons de proximité de marché, une usine de maintenance de freins carbone en Malaisie. Eh bien sachez que le gouvernement malais m'a désigné un interlocuteur unique, qui m'a accompagné dans toutes mes démarches – environnementales, politiques, locales, financières : cela a pris moins de trois mois et l'usine sera ouverte sept mois après ! Cela serait impossible en France.

Dans mon propos initial, j'ai évoqué quatre intervenants majeurs – l'utilisateur, le prescripteur, le politique et le financier. Mais les diplomates, la diplomatie économique jouent également un rôle essentiel. Il faut souligner, à cet égard, l'énorme progrès accompli au niveau de la qualité des ambassadeurs, et de l'attention qu'ils portent désormais à notre complexe judéo-chrétien face au business. Ils ont pris en compte cette dimension et nous soutiennent dans nos démarches. Grâce à l'ADIT et à Ubifrance, tous les moyens sont sur la table et nous pouvons en disposer.

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