Votre situation régionale est assez unique dans la nouvelle organisation. Pour notre part, nous passons d'une région de quatre départements à une région Grand Est qui en comptera dix. Cela ne ressemblera pas à ce que nous connaissions. Il faut donc regarder le modèle différemment et appliquer le principe de subsidiarité. Il y a manifestement des économies d'échelle à developper, des spécialisations juridiques, financières, etc.
C'est l'occasion de redonner aux chambres départementales une capacité qu'elles avaient perdue quand la proximité de la région était telle qu'elle les avait vidées de leur substance – sauf pour le département du chef-lieu, qui avait tous les avantages liés à cette situation. C'est vrai pour les chambres de commerce, mais c'est vrai aussi pour les institutions régionales, qui étaient bien souvent des machines à privilégier le chef-lieu.
Nous allons avoir une configuration différente, avec un éloignement considérable du chef-lieu : si Strasbourg est choisie, ce sera, pour nous, à 400 kilomètres ! Les chefs d'entreprise n'iront pas jusqu'en Alsace pour discuter de leur avenir. Il y a donc tout intérêt à retrouver de la performance au niveau départemental, et j'espère surtout – c'est un message politique que je veux faire passer – que l'on ne va pas maintenir les chambres régionales des anciennes régions fusionnées ; ce serait, pour le coup, épaissir encore le millefeuille !
J'insiste sur les vertus du modèle que nous avions élaboré, et qui était unique en France. Je pense que nous avons représenté un modèle très en avance sur le système.
S'agissant des guichets interconsulaires, la sagesse voudrait que ce soit fait. Dans la réalité, ce n'est pas toujours facile. Je ne parle pas des cas où il y a plusieurs chambres de commerce dans un département. Je veux parler des chambres d'agriculture, des chambres de métiers. Il faudrait que la vraie économie soit localement mieux structurée, pour réaliser des économies grâce à la mutualisation. Cela arrivera probablement un jour.