Intervention de Philippe Adnot

Réunion du 9 juin 2015 à 16h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Philippe Adnot :

Vous avez ôté aux départements la capacité d'intervenir en matière économique. Vous nous interrogez, ce qui est extrêmement aimable de votre part, mais à votre pétition de principe j'opposerai une pétition de réalité : aucun porteur de projet de création d'entreprise ne fera 400 kilomètres pour aller discuter de son avenir et de la façon dont il pourra s'implanter et se développer. Aucun entrepreneur en difficulté ne fera 400 kilomètres pour aller discuter de son problème. Ils continueront de venir nous voir, car les vrais acteurs, ceux qui rencontrent les gens, qui connaissent les potentialités et qui sont capables de les guider, ne seront pas à 400 kilomètres : ce sera toujours nous. En théorie, on nous ôte le droit d'intervenir en matière économique, mais je fais le pari que les faits contrediront ce postulat contre-nature.

C'est tellement compliqué chez vous, monsieur de Bélenet, que des entreprises de la région parisienne viennent nous voir car c'est plus simple ! Mais ils ne feront pas le détour par Strasbourg. S'ils y vont, ils resteront à Strasbourg – ou à Reims qui va les capter parce cette ville a une très forte attractivité. Heureusement, nous aurons des circuits courts pour nous défendre, nous les territoires qui ne sommes pas chef-lieu. Sinon, nous sommes morts !

Notre avenir passe par le travail main dans la main avec des chambres de commerce revivifiées. Mais si vous continuez à opérer des ponctions sur les entités bien gérées qui arrivent à dégager des réserves, il n'y a plus d'avenir que pour celles qui sont mal gérées. J'espère que nous retrouverons des marges de manoeuvre car sinon il n'y a plus d'investissement, ni d'avenir pour notre pays.

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