Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 15 septembre 2015 à 16h00
Déclaration du gouvernement sur l'engagement des forces aériennes au-dessus du territoire syrien et débat sur cette déclaration

Manuel Valls, Premier ministre :

Nous le présagions à l’époque mais nous savons aujourd’hui quelles pouvaient en être les conséquences. C’est pour cette raison que nous avions salué la position de Jacques Chirac et le discours de Dominique de Villepin aux Nations Unies, que j’invite chacun à relire régulièrement. Aujourd’hui, la région paie au prix fort les conséquences de cette intervention.

Vous évoquiez également le cadre juridique, monsieur Asensi. Daech a été reconnu comme organisation terroriste par la résolution 2170 du Conseil de sécurité. Mme Guigou le rappelait, nous sommes pleinement dans le cadre de l’article 51 de la Charte des Nations Unies, et nous sommes en situation de légitime défense collective.

Nous sommes enfin d’accord sur votre stratégie, monsieur Asensi, qui vise à lutter contre le circuit de financement du terrorisme.

Madame Guigou, merci pour votre analyse de la situation. Vous avez raison quant au devoir de solidarité des États du Golfe à l’égard des réfugiés syriens. Je salue également la justesse de vos propos sur les besoins éducatifs et sanitaires dans les camps de réfugiés. Nous avons d’ailleurs annoncé la semaine dernière une contribution française de 25 millions d’euros supplémentaires pour venir en aide aux réfugiés de Jordanie, du Liban et de Turquie. Comme vous, je remercie Patricia Adam pour ses analyses. Pour l’essentiel, les deux commissions concernées de l’Assemblée ont la même perception de la situation.

Monsieur Jacob, vous avez eu raison de lier les deux débats, celui d’aujourd’hui et celui de demain. J’ose souhaiter que nous puissions, pour l’ensemble de ces questions, nous retrouver sur l’essentiel. Cela étant, à vous écouter, je désespère de vous convaincre. Pourquoi ces polémiques ? Ces mots qui se veulent blessants à l’égard du Président de la République même si, rassurez-vous, ils ne l’atteignent pas ?

Vous parlez de cohérence, monsieur Jacob, mais votre intervention, du moins les mots que vous employez à l’endroit du Président de la République, visent plutôt à masquer vos propres incohérences.

Si je voulais polémiquer et souligner le trait, je pourrais rappeler que ce n’est pas l’actuel président de la République qui a accueilli le 14 juillet 2008, Bachar al-Assad, à la tribune sur les Champs Elysées.

2 commentaires :

Le 16/09/2015 à 10:16, laïc a dit :

Avatar par défaut

"Si je voulais polémiquer et souligner le trait, je pourrais rappeler que ce n’est pas l’actuel président de la République qui a accueilli le 14 juillet 2008, Bachar al-Assad, à la tribune sur les Champs Elysées."

Personne pouvait se douter à l'époque que des personnes mal intentionnées armeraient des islamistes contre lui pour en finir avec l'Etat laïc de Syrie...et qu'il serait donc obligé de se défendre à la hauteur de l'armement expédié contre lui, pour défendre la laïcité (autant que l'on puisse parler de laïcité dans cette région du monde mais c'est déjà un début méritoire) et les droits de minorités.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 16/09/2015 à 12:39, chb17 a dit :

Avatar par défaut

Vous ironisez, peut-être, Laïc, en rappelant à propos de l'islamisme meurtrier cette formule "personne ne pouvait se douter..."

Nous avions été étonnés par l'expérience des Contras, terroristes alors armés par les USA ;

épatés par les exploits d'al Qaeda au temps où Washington l'a utilisé contre l'URSS ;

déconcertés par le réseau Gladio, dont on n'a pas fini de trouver les ramifications ;

déstabilisés par l'admiration que Laurent Fabius affichait pour al Nusra au moment où le ministre cherchait d'efficaces rebelles "syriens" à armer contre le vilain Bachar ;

 : citoyens payeurs ou députés alignés, on est tous de plus en plus naïfs en découvrant après coup les personnes mal intentionnées. Heureusement qu'on a le Renseignement ! (je blague)

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Inscription
ou
Connexion