Intervention de Laurence Abeille

Réunion du 12 décembre 2012 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Abeille :

Le décalage est énorme entre, d'un côté, la réalité du changement climatique qui s'accélère et, de l'autre, l'inaction politique internationale dont l'issue des négociations de Doha fournit un nouvel exemple ; nous partageons tous une grande inquiétude à ce sujet. Plus personne ne conteste la réalité du changement climatique, mais son impact et ses conséquences sur l'activité humaine, l'agriculture, la biodiversité ou l'alimentation continuent à faire l'objet de dénis. D'aucuns considèrent en effet que cet impact serait maîtrisable, et que le progrès technique et technologique permettrait d'y faire face. Il ne serait dès lors pas nécessaire de changer de modèle de développement : s'adapter aux changements suffirait. S'ils conçoivent que les catastrophes naturelles sont plus intenses, ils estiment qu'il faudrait rendre les constructions humaines plus résistantes. En somme, tout pourrait s'arranger dans le cadre actuel.

Le groupe écologiste considère que ce schéma de pensée doit être fortement combattu ; l'homme ne peut pas sortir indemne de ces bouleversements, et nier les désastres du changement climatique vers lequel nous allons aurait un coût immense.

La séparation des groupes de chercheurs en compartiments étanches que vous avez évoquée est très préoccupante. N'y a-t-il pas là une volonté d'entretenir l'inaction ? À qui cette situation profite-t-elle ?

Le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) recommande la prise en compte, dans les modèles climatiques, de la fonte du permafrost qui renferme 1 700 milliards de tonnes de carbone, soit le double du volume déjà présent dans l'atmosphère. Où en est la prise en compte de ce paramètre dans les débats et calculs des scientifiques ?

Les écologistes défendent depuis longtemps la participation des citoyens et des ONG aux processus de négociation et de décision. Pensez-vous qu'une participation effective du public pourrait faire avancer les choses ?

Quelles informations nouvelles peut-on attendre du rapport du GIEC prévu en 2014 ?

Nous examinerons, en janvier, une proposition de loi du Sénat sur l'expertise indépendante en matière de santé et d'environnement et la protection des lanceurs d'alerte. Qu'en pensez-vous ?

Vous avez soulevé la question de l'équité qui constitue, au niveau international, l'un des points essentiels. Pouvez-vous nous en dire plus ? Comment arriver à des politiques qui prennent cette question en compte ?

L'exploitation des hydrocarbures non conventionnels – gaz et pétrole de schiste – ne pourrait-elle pas anéantir tous les efforts consentis par ailleurs ?

Enfin, que faire pour que l'écologie et la protection du climat ne soient pas considérées comme des ennemis de l'économie ? Peut-on réussir la transition écologique en gardant le même mode de pensée économique productiviste ?

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