Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 16 septembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique économique

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur Philippe Vigier, nous nous sommes retrouvés hier après l’été et votre question est évidemment l’occasion pour moi de saluer une nouvelle fois l’ensemble de la représentation nationale en ce début de session extraordinaire.

S’il était possible de faire un peu d’humour, je dirais qu’au fond, monsieur le président Vigier, vous me demandez de mettre en oeuvre et d’appliquer vos propositions et programmes. Néanmoins, le ton de votre question et la gravité des sujets évoqués, l’invitation à avancer ensemble m’amènent bien sûr à vous répondre dans le même état d’esprit.

Nous y reviendrons tout à l’heure : nous sommes dans un moment très particulier – je n’esquive pas vos questions – face au défi terroriste, au défi et à l’urgence climatique, au défi des réfugiés – nous allons en parler dans une heure. Depuis déjà sans doute un certain temps mais ces derniers mois encore davantage, la France traverse un moment particulier.

C’est l’engagement du Président de la République et de mon gouvernement : nous devons bien sûr répondre au défi économique, qui est celui de la croissance, de la compétitivité, de la lutte contre le chômage.

Monsieur le président Vigier, j’agis, nous agissons avec la même détermination, le même sérieux et la même gravité en tout domaine.

Cela est vrai s’agissant de la poursuite des réformes. Nous en avons déjà beaucoup accompli avec la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques en effet défendue par Emmanuel Macron. Nous continuerons avec une loi sur le numérique que soutiendra Axelle Lemaire ainsi qu’avec un autre texte que le ministre de l’économie est en train de préparer afin de donner plus de souplesse à notre économie.

Il faut s’adapter à l’ère numérique et bouger en permanence, parce que nous vivons dans un monde ouvert et que la France, sans remettre en cause ses fondamentaux – les droits des salariés, la justice sociale – se doit de procéder ainsi.

Voilà quelques mois, j’ai commandé un rapport à Jean-Denis Combrexelle concernant le droit du travail. Il a été remis, vous en connaissez le contenu et Jean-Denis Combrexelle est à la disposition de l’ensemble des groupes pour venir présenter les travaux de sa mission.

La ministre Myriam El Khomri, que je salue, est aujourd’hui ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Elle s’apprête à engager les concertations et les consultations nécessaires avec les partenaires sociaux. À leur issue, dans quelques semaines, le Gouvernement travaillera à un texte de loi qui devra être adopté pendant les premières semaines ou les premiers mois de 2016.

Sans remettre en cause les droits des salariés non plus que la durée légale du temps de travail, le CDI ou le SMIC – nous l’avons dit et le Président de la République l’a rappelé – il conviendra là encore de faire évoluer notre droit afin de donner plus de souplesse à nos entreprises et de faire en sorte qu’il y ait davantage d’accords, que l’on fasse encore plus confiance au dialogue social entre chefs d’entreprise et salariés au sein des entreprises.

Vous le verrez : à la fin, ce gouvernement aura réformé en profondeur notre droit du travail tout en gardant chaque fois en perspective les droits des salariés – pour nous, il s’agit d’une ligne rouge.

Évidemment, nous poursuivrons nos réformes, comme ce sera le cas dans l’éducation nationale avec la réforme des collèges et des programmes. Sur tous ces sujets-là, monsieur Vigier, nous agissons avec sérieux.

Michel Sapin aura l’occasion d’y revenir : dans quinze jours, nous adopterons la loi de finance en conseil des ministres. Là aussi, baisse des impôts, sérieux budgétaire, soutien à l’investissement public et privé, voilà notre ligne !

Oui, nous avons tous en partage la bienveillance à l’endroit des Français mais la volonté de réforme, c’est mon gouvernement qui l’incarne !

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