Intervention de Isabelle Attard

Séance en hémicycle du 16 septembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Epr de flamanville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Attard :

Madame la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, il y a trois ans, j’interrogeais le Gouvernement sur les retards et les surcoûts considérables du chantier de l’EPR de Flamanville. Le coût du projet, d’abord estimé à 3 milliards d’euros, venait en effet de passer à 8,5 milliards d’euros.

Le président-directeur-général d’EDF vient d’annoncer un nouveau report à 2018 de la mise en service de l’EPR, et une réévaluation du coût à 10,5 milliards d’euros. Ce sont donc deux ans de retard qui se sont ajoutés, en seulement trois ans. Il n’y a aucune raison de croire ces nouvelles promesses d’EDF : l’EPR coûtera bien plus que les 10,5 milliards annoncés et ne sera pas lancé en 2018.

À ces mensonges répétés s’ajoutent fraudes et malfaçons. La société Bouygues Travaux Publics a été condamnée en juillet pour travail dissimulé et prêt de main-d’oeuvre illicite. Plus grave encore, l’Autorité de sûreté nucléaire n’a été informée qu’en 2015 de graves anomalies dans la composition de la cuve du réacteur, alors que ces anomalies étaient connues d’Areva depuis 2010. Selon Rémy Catteau, l’un des directeurs de l’ASN, « a posteriori se pose la question de la culture de sûreté d’Areva. »

Est-ce à Areva que nous devrions faire confiance pour assurer la sécurité de la France face au risque d’accident nucléaire ? Les douloureuses leçons de Fukushima sont-elles déjà oubliées ? Aujourd’hui, des initiatives centrées sur les énergies renouvelables, telles qu’Enercoop, démontrent qu’une alternative est possible. Les coûts de production de l’électricité doivent prendre en compte le coût de démantèlement des centrales. EDF a-t-elle bien provisionné ces coûts ?

Madame la ministre, nous comprenons qu’il soit difficile de décider l’arrêt d’un chantier d’une telle ampleur. Tenir bon dans l’adversité est souvent une marque de courage, mais reconnaître ses erreurs est toujours courageux et responsable.

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