Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 16 septembre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Démantèlement des réseaux de passeurs

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député, merci de cette question, pleine de justesse en tout point des sujets qu’elle évoque. Je répondrai très précisément à chacune des interrogations que vous formulez.

Il est en effet absolument impératif de procéder au démantèlement de ces réseaux de passeurs. C’est la raison pour laquelle le Premier ministre a souhaité que, dans le Calaisis, nous renforcions considérablement les moyens de la police nationale pour être efficaces dans ce démantèlement. Ce sont près de 500 policiers supplémentaires qui ont été affectés à Calais, précisément pour engager cette action de façon volontariste. Je vous donnerai des chiffres très précis : depuis le début de l’année 2015, nous avons procédé, en France, au démantèlement de 177 filières de passeurs, correspondant à 3 300 individus, dont une grande partie ont été présentés à la justice.

J’ai également souhaité que nous puissions procéder à des éloignements forcés à partir de Calais, mais également de Dunkerque car, ni à Calais ni à Dunkerque, ceux qui ne relèvent pas du statut de réfugié n’ont vocation à rester sur le sol national. Il est indispensable, si nous voulons envoyer un signal fort pour que la situation soit maîtrisée, que les passeurs ne puissent plus convaincre des migrants de venir en France, à Calais ou à Dunkerque, avec l’illusion qu’ils pourront passer.

Par ailleurs, j’ai demandé aux Britanniques, dans le cadre d’un accord franco-britannique, de bien vouloir contribuer à hauteur de 35 millions d’euros – ce qui n’est pas rien – au financement de la sécurisation des infrastructures de transport, car c’est aussi un signe adressé aux passeurs.

Pour ce qui concerne plus particulièrement Dunkerque, j’ai donné trois instructions et me rendrai prochainement dans cette ville.

Première instruction : faire en sorte que les moyens des forces soient confortés, pour leur permettre de faire le même travail qu’un Calais.

Deuxièmement : s’attaquer résolument, par des contrôles qui, à l’heure où je vous parle, se multiplient, aux filières de l’immigration irrégulière pour obtenir les mêmes résultats que partout en France.

Troisièmement : offrir l’asile à ceux qui relèvent de l’asile en France pour les dissuader de passer en Grande-Bretagne.

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