Intervention de Bruno Le Roux

Séance en hémicycle du 16 septembre 2015 à 15h00
Accueil des réfugiés en france et en europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Je veux également rendre hommage et assurer de notre solidarité toutes ces familles qui fuient par tous les moyens, dans des conditions inimaginables, effroyables, terrifiantes même, la guerre, la violence et la mort.

Je veux enfin rendre hommage à celles et ceux qui ont commencé le voyage et sur lesquels la Méditerranée s’est refermée. À leur famille et à leurs proches, j’adresse mes condoléances, mes sentiments attristés et l’expression de notre profonde compassion.

J’en viens à nos orientations.

D’abord, l’Europe. Lors de nos débats sur la situation économique et financière de la Grèce, je soulignais le risque d’une césure entre le nord et le sud de l’Union. La question des migrants fait apparaître une autre césure possible, non plus entre le nord et le sud, mais entre l’est et l’ouest. Cette césure me semble tout aussi dangereuse pour la stabilité et la cohésion de l’Union.

Je le dis aujourd’hui, comme je l’ai dit hier pour la Grèce ; je le dis aujourd’hui aux pays de l’Est, comme je l’ai dit hier aux pays du Nord : l’Union à laquelle nous adhérons ne se réduit pas à un espace de libre-échange ; elle n’est pas régie par la seule et unique règle de la concurrence libre et non faussée ; elle est avant tout un espace de solidarité, construit autour de cette valeur cardinale. La solidarité fait partie du contrat passé entre les États membres de l’Union, et c’est ce qui fait la cohérence, la force et l’audace du projet européen. À cela, personne ne peut déroger. Quand on fait partie de l’Union européenne, on ne s’exonère pas du devoir de solidarité.

Nous savons toutefois que certains pays ont une histoire et une culture qui en font des nations moins ouvertes, plus ramassées sur elles-mêmes, n’ayant jamais été des terres d’accueil et d’immigration. Il n’en reste pas moins que les capacités d’accueil et les cultures nationales n’excusent ni les propos d’exclusion, ni l’évocation des religions, ni les gesticulations et le déploiement de clôtures et de barbelés aux frontières.

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