C’est ainsi que, sous l’impulsion des États-Unis, l’OTAN s’est élargie aux anciens pays du bloc de l’Est puis a tenté d’attirer des pays tels que la Géorgie ou l’Ukraine. La mise en place par l’OTAN d’un bouclier antimissile à la frontière avec la Russie participe à ces tentatives de déstabilisation.
Il s’agit là d’une grave erreur d’analyse. Loin de promouvoir l’équilibre des puissances au niveau européen, cette politique a été perçue comme une tentative d’agression par la Russie. Or, ce pays se voit toujours, du fait de son histoire, comme une grande puissance, très attachée à l’indépendance de sa diplomatie et refusant toute forme de subordination aux intérêts américains. Il faut savoir tenir compte de cette donnée géopolitique. Malgré la dérive autoritaire que connaît Moscou avec Vladimir Poutine, la Russie doit être avant tout considérée comme un partenaire, et non pas comme un ennemi. L’annulation par la France de la livraison des deux frégates Mistral est un signe de défiance qui risque d’empoisonner pour longtemps nos relations avec Moscou.