Il y a toutes les raisons d’être inquiets. D’abord, parce que la construction de grandes coques est une spécificité que les Britanniques ont perdue. Il suffit de voir leurs difficultés à monter les deux porte-avions de la classe Queen Elizabeth pour comprendre ce qui est en train de se produire.
Le Mistral, mes chers collègues, pour un bon pilote de chasse – un pilote argentin aux Malouines par exemple –, est une excellente target ! C’est un navire qui ne peut être employé que lorsque l’on dispose de la supériorité aérienne absolue et qu’il n’y a pas de sous-marin dans les parages. Seule une flotte océanique de premier rang peut utiliser ce type de bateau.
Pensez-vous donc que l’argent saoudien, qui financerait l’acquisition des Égyptiens, serait fort utile pour utiliser ce genre de bâtiment ? Au vu de l’avenir démographique et géostratégique du sud de la Méditerranée, la livraison de ce type d’armement à ces pays ne laisse pas de m’inquiéter.
Le Mistral est certes l’un des fleurons de notre industrie, mais il n’est pas nécessaire pour intervenir dans les pays baltes ou en Géorgie, des zones suffisamment continentales ! L’armée et la marine russes, qui disposent de la classe Amiral Gorchkov, n’ont absolument pas besoin de ces bateaux ! L’accord était purement industriel. Il avait l’avantage de nous permettre de maintenir à flots nos chantiers navals et d’avoir une diplomatie enfin indépendante.
Que se passe-t-il sur le continent européen ? Que se passe-t-il aujourd’hui pour notre agriculture accablée de tant de maux ; qui souffre de la directive européenne relative au détachement des travailleurs ; qui souffrira du traité de libre-échange transatlantique – le TAFTA, dont vous ne dites mot, monsieur le ministre – ?