Permettez-moi de commencer par remercier le président Lefas pour le constat sans concession auquel le travail considérable de la Cour a permis d'aboutir. Le système éducatif repose aujourd'hui sur une organisation beaucoup trop rigide qui ne favorise pas la prise en charge précoce des besoins scolaires des élèves. On a beaucoup parlé de la personnalisation du parcours des élèves, or très peu a été fait à ce jour. Aussi, l'orientation des élèves à la fin du collège se fait de manière inégale et injuste, en fonction des catégories socioprofessionnelles, de la domiciliation et des facteurs internes de l'éducation nationale, et elle est souvent vécue comme une sanction. Le défaut d'information est l'un des facteurs les plus nuisibles dans le choix d'une bonne orientation. Faute d'explications et de présentation positive, les voies technologiques et professionnelles sont, encore à ce jour, vécues comme des voies de garage.
C'est véritablement dans un souci d'égalité des chances et en accompagnant chaque élève dans son parcours scolaire que l'on doit mettre en place un système d'orientation plus juste et efficace. Vous préconisez de déceler les difficultés le plus tôt possible, dans les petites classes, pour y remédier ; de fournir une meilleure information sur les parcours professionnels pour les élèves et leurs familles ; de faciliter l'accès aux formations sur le territoire des jeunes et d'imaginer un apprentissage plus personnalisé.
Comment améliorer l'information des élèves et des familles, modifier l'image négative associée à certaines formations et voies professionnelles, et éviter que le destin scolaire d'un élève soit définitivement scellé en fin de troisième, voire plus tôt parfois ? Peut-on, et si oui de quelle manière, associer le monde de l'entreprise à la vie scolaire, notamment en le faisant participer à la mise en place d'une orientation souple et longue tout au long du parcours scolaire de l'élève ?