Monsieur le ministre, comme cela a été dit avec force par nombre de collègues de notre groupe, nous n’approuverons pas cet accord, car nous n’approuvons pas la politique qui a été menée vis-à-vis de la Russie, partenaire incontournable pour l’équilibre européen, ni l’escalade des sanctions qui conduit à l’impasse. Car en réalité, cet accord solde votre échec : l’échec d’une politique aventureuse, d’une politique suiviste, cela a été rappelé. Vous avez en effet été piégé par les ultra-européens dans une politique d’affrontement avec la Russie.
Il ne s’agit pas ici de donner un blanc-seing aux Russes, bien évidemment. Il s’agit de regarder la réalité en face, et de savoir qu’une politique de sanctions à l’égard de la Russie n’a aucune chance – je dis bien aucune chance – d’aboutir à ce que vous souhaitez par ailleurs. Aussi, nous voterons contre cet accord.
En commission des affaires étrangères, vous avez cependant laissé entendre, à ma demande, qu’il fallait aller vers la levée des sanctions. Voilà qui me paraît – enfin ! – aller dans le bon sens, car la politique des sanctions mène à une impasse totale. Aussi, monsieur le ministre, je souhaiterais que vous confirmiez votre volonté, notamment dans le format Normandie, d’entamer enfin une politique de levée des sanctions pour reprendre le cours « normal » de l’histoire avec ce grand partenaire qu’est la Russie, tant en matière économique qu’en matière géostratégique, notamment dans la lutte contre le terrorisme, et aussi parce que nous avons des intérêts intellectuels et culturels très forts en commun avec la Russie. La Russie est francophile et – ne l’oublions pas – elle est une puissance d’équilibre en Europe.