Intervention de Thierry Braillard

Réunion du 12 décembre 2012 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Braillard :

Je m'associe au concert de louanges adressé au rapport. Pour ma part, je placerai ce débat majeur sur le plan des valeurs républicaines. À la lecture du rapport, on constate que l'égalité et la justice sont bien mises à mal et que trois fractures affectent notre système : une fracture sociale que l'on connaît déjà, une fracture spatiale et une fracture sectorielle. Quand on doit préciser que les trois filières sont d'égale valeur ou d'égale dignité, c'est bien qu'elles ne sont pas perçues comme telles, et les élèves qui ne partent pas dans la filière générale sont déjà condamnés alors qu'ils n'ont que quatorze ans. La filière technologique est assez défavorisée malgré l'effort des conseils généraux et régionaux.

Certains passages du rapport relatifs à la rigidité du système font froid dans le dos au regard des orientations quasi-définitives et du chiffre, que l'on cite depuis trop longtemps, de 100 000 à 150 000 jeunes quittant le système scolaire avec très peu de diplôme et souvent sans maîtriser le socle commun de connaissances, ce qui est dramatique.

En matière d'orientation proprement dite, le rôle du conseiller d'orientation dans les lycées et la manière dont est mise en place cette orientation dans les collèges doivent faire l'objet d'une réflexion. Le seul point qui m'a paru positif, ces dernières années, est le stage en entreprise imposé aux élèves de troisième, qui me semble de nature à les éclairer sur certaines réalités.

Il y a deux jours, le ministre a indiqué les difficultés auxquelles se heurtait le recrutement de professeurs, en particulier dans les filières mathématiques et anglais qui souffrent d'un manque de candidats. À l'heure où l'on parle de revaloriser le rôle et la rémunération des enseignants, on doit tout de même s'interroger sur les raisons pour lesquelles une filière comme l'anglais ne produit pas suffisamment de candidats.

Comme mes collègues avant moi, je m'interroge sur le déplacement du temps du choix à la fin de la seconde ainsi que sur l'évaluation et le rôle dévolu au brevet dans cette démarche.

La revalorisation des filières professionnelles passe par l'information. Dans ma région, par exemple, on manque de cuisiniers, mais il n'y a personne pour indiquer aux jeunes sortant de troisième ou de seconde que la filière est susceptible de recruter. Comment remédier à cette carence ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion