Le rapport pointe l'insuffisante formation des enseignants aux différentes préparations existantes, la difficulté des familles à accéder aux informations, et l'accompagnement personnalisé insuffisant. C'est exactement le champ d'intervention des conseillers d'orientation-psychologues, dont vous soulignez la nécessité d'améliorer la formation également. Il ne faut surtout pas mélanger les rôles entre enseignants et conseillers d'orientation, ceux-ci ayant une position très importante de neutralité vis-à-vis des familles et des enfants que n'ont pas forcément les enseignants.
Un exemple en Basse-Normandie illustre ce gros problème de l'accompagnement et de l'orientation. Depuis 2005, en raison du passage de 200 à 50 recrutements par an, les conseillers d'orientation-psychologues doivent se partager non seulement entre le centre d'information et d'orientation (CIO) et l'aide aux enfants, mais aussi entre établissements. Dans ces conditions, il est évident qu'on va à l'essentiel et que rencontrer les enseignants entre deux portes n'aide pas à installer un vrai suivi personnalisé. C'est le constat que font remonter les conseillers d'orientation tous les jours.
On parle de conseillers d'orientation-psychologues, mais sur quatre-vingt-cinq conseillers, dix sont contractuels et n'ont pas reçu la formation de psychologue. Ils ne font donc pas passer les tests pour les SEGPA et autres. Au lieu de tourner autour du pot pendant encore vingt ans, remettons de l'argent pour former des conseillers d'orientation puisque le problème est dans l'accompagnement des élèves.
M. Yves Durand a évoqué les inégalités entre les territoires. En tant que mère, je n'ai pas envie que la réussite de mes enfants dépende du hasard, de la bonne volonté d'un conseil général ou régional à payer ou non les livres ou à bien chauffer ou non les locaux. Qu'est-ce qui justifie de telles inégalités ? Le rapport met en évidence que les moyens ne sont pas définis en fonction des besoins des élèves. Il va donc falloir faire des efforts de transparence sur le mode d'attribution des dotations aux académies.
Les stéréotypes ont la vie dure puisque, aujourd'hui encore, en 2012, un bon élève est orienté en 1ère S sans but précis, puis en Maths spé. Le jour où l'on aura compris que l'épanouissement personnel relève autant du littéraire que du scientifique, et qu'il faut remettre au plus tard possible l'orientation définitive, on aura gagné.