L'hypothèse implicite de votre travail est que plus on orienterait tard mieux cela serait. Nos jeunes ne sont pas des objets mais des sujets, ils sont dotés de volonté et de motivation. Or, à trop les pousser à rester dans le système éducatif le plus longtemps possible, on contribue à les démotiver. Là est le problème de fond : avec des jeunes démotivés, on produit exactement l'inverse de ce que l'on souhaiterait. Êtes-vous sûr qu'orienter le plus tard possible soit vraiment la solution ? Pour ma part, je n'en suis pas persuadé.
À cet égard, l'apprentissage peut avoir un rôle de réactivation de la motivation. Apprendre un métier, c'est aussi une manière de redonner confiance à certains jeunes. J'en ai rencontré certains qui avaient participé aux dernières Olympiades des métiers et qui sont la preuve vivante de l'effet bénéfique sur la confiance que peut avoir l'apprentissage.
Les internats d'excellence ont contribué à améliorer l'offre d'orientation, mais le rapport les mentionne très rapidement. Êtes-vous d'accord pour dire qu'il faut continuer à les développer ?
Le rapport préconise de réduire l'offre de formation de la voie professionnelle aux niveaux IV et V. Si l'offre en apparaîtrait plus lisible, cette réduction n'est-elle pas contradictoire avec l'objectif d'insertion professionnelle des jeunes ?
Je n'ai rien lu, dans le rapport, sur le rôle spécifique du délégué à l'information et à l'orientation qui a été mis en place dans le prolongement du rapport Université-Emploi.
Enfin, en face de l'objectif ministériel d'avoir 50 % d'une classe d'âge diplômée de l'enseignement supérieur, vous indiquez que 30 % ont aujourd'hui une formation d'au moins trois ans après le bac. Or les BTS et les DUT sont aussi des diplômes de l'enseignement supérieur qui sont délivrés à bac + 2. Les chiffres demandent peut-être à être reprécisés. La formation tout au long de la vie pourrait aussi être un fantastique outil pour atteindre cet objectif. Car on vise une classe d'âge, mais pas forcément en sortie immédiate du système.