Je rejoins le constat de la dimension sanction de l'orientation que l'on retrouve à l'intérieur même des filières, notamment de la filière générale. Les meilleurs élèves sont placés en S, où la formation est meilleure et les débouchés maximaux, les un peu moins bons en ES et les autres en L. On peut s'interroger sur la raison pour laquelle le nombre d'heures de cette dernière formation est moins élevé, en raison, par exemple, de la disparition des maths. Ce n'est pas parce qu'on est littéraire qu'on ne doit pas faire de maths pendant trois ans. Sans doute est-ce ce qui participe à la réputation de la filière L comme étant de moins bonne qualité. Peut-être notre réflexion sur l'orientation pourrait-elle être élargie à une réforme au sein même des filières. Plutôt que de sacrifier des enseignements ici ou là, ne vaudrait-il pas mieux jouer sur les coefficients de manière à assurer une formation plus large, mieux à même de préparer aux évolutions professionnelles de plus en plus rapides ?
La politique des objectifs est une erreur. À force de viser 80 % d'une classe d'âge titulaire du bac, on a un diplôme qui ne vaut plus rien aujourd'hui, qui n'est plus qu'un droit d'entrée dans l'enseignement supérieur. En contribuant à prolonger les études, il participe à la démotivation des élèves qui ne voient pas le bout de leur scolarité.