Intervention de Mathieu Hanotin

Réunion du 12 décembre 2012 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathieu Hanotin :

Deux sujets ressortent de nos interventions : le moyen d'éviter que l'orientation produise de l'échec, et l'impuissance à traiter le décrochage scolaire qui conduit à créer des voies de garage. Il faut bien distinguer ces deux items.

Revaloriser et mieux traiter un certain nombre de filières, oui, mais en partant du haut pour montrer l'exemple. L'université pourrait ainsi proposer, demain, des formations qualifiantes plutôt que seulement diplômantes, y compris sur des cycles très courts.

L'orientation produit de l'échec, me semble-t-il, en raison de son caractère de rupture. Pour la grande masse des élèves qui n'ont pas de problème de décrochage, l'orientation ne se fait pas du tout de manière précoce. Au moment de prendre une décision, l'impréparation des élèves et de leurs parents est vraiment très importante. Pour avoir une orientation plus longitudinale, il faut inventer de nouveaux rendez-vous, voire de nouvelles catégories de personnels au sein des collèges et des lycées. Ce pourrait être un rendez-vous mensuel avec une personne dédiée afin d'assurer un suivi de l'élève tout au long de l'année.

Les parents devraient être impliqués de la même manière puisque vous préconisez de leur rendre la décision finale. J'en suis d'accord, sauf que, dans la réalité, les parents qui décident vraiment sont ceux qui ont les clés pour se débrouiller dans le système de l'orientation. Dans les catégories sociales les plus en difficulté, c'est bel et bien le chef d'établissement ou le professeur principal qui décide de l'orientation. C'est pourquoi il faut définir comme item les moyens à donner aux parents pour exercer la compétence que vous recommandez, ce qui implique de dispenser une formation.

Quant à adapter les formations à la réalité de l'emploi, restons prudents. La réalité d'aujourd'hui n'est pas celle de demain, à plus forte raison en sortie de collège alors que l'intégration sur le marché du travail n'interviendra qu'au bout de plusieurs années. Les besoins du marché étant très fluctuants, mieux vaudrait privilégier des formations diplômantes, au moins jusqu'à seize ans, qui gardent un caractère très général et dotent les jeunes d'une capacité d'adaptation. Les collectivités locales ayant une meilleure connaissance du tissu économique que l'éducation nationale, celle-ci devrait réfléchir à une collaboration avec ces instances politiques.

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