Intervention de Philippe Plisson

Réunion du 11 décembre 2012 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Plisson :

À l'issue de la conférence de Doha, la plupart de ceux qui ont pris conscience de l'urgence écologique ont la « gueule de bois » : c'est encore un coup d'épée dans l'eau, un sommet pour pas grand-chose, dans l'indifférence quasi-générale ! Il faudrait contenir le réchauffement de la planète à 2° C d'ici à 2100 pour éviter la catastrophe annoncée. Il sera vraisemblablement de 4° C en 2060 ! La ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie l'a rappelé : nous devons être exemplaires. Ici, nous sommes conscients de l'importance du sujet, très impliqués et prêts à prendre nos responsabilités. Malheureusement, ceux qui ne sont pas là restent à convaincre de l'urgence et de la nécessité.

Lors de son discours d'ouverture de la Conférence environnementale, le Président de la République a clairement établi un lien entre écologie et économie ; il a affiché son ambition pour un nouveau projet de société en proposant rien moins qu'un nouveau modèle de développement qui implique d'admettre « que le progrès de l'humanité à l'heure de la mondialisation ne peut se concevoir selon des schémas nés à l'heure industrielle ». En outre, les objectifs annoncés lors de cette conférence sont ambitieux : ramener d'ici à 2025 de 75 à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité dans notre pays, sécuriser notre approvisionnement, maintenir l'interdiction de la fracturation hydraulique et développer l'ensemble des énergies renouvelables.

À la suite de sa première réunion du 29 novembre, le comité de pilotage a présenté les différents organes qui assureront le bon déroulement du débat, auquel vous prendrez part grâce à la création du groupe de contact des entreprises de l'énergie. Deux priorités se dégagent de cette réunion : d'une part la compétitivité, d'autre part la croissance verte avec la création de 100 000 emplois en trois ans dans les domaines des éco-industries, de l'efficacité énergétique, du génie écologique et de l'économie circulaire. Pour que ce groupe de travail réussisse, ses membres ne doivent pas être une addition de groupes de pression défendant chacun sa chapelle. Or vos interventions successives se sont juxtaposées mais pas toujours répondu. Comment envisagez-vous, messieurs, le travail en commun au sein de ce groupe, et comment en assurer la synergie ?

Devant l'urgence d'une plus grande sobriété énergétique et d'un nouveau modèle de réseau, que pensez-vous de la mise en place d'un réseau décentralisé de production et de consommation électriques ? Quelles pistes proposez-vous pour y parvenir ? Comment conciliez-vous l'offre et la demande ? L'objectif de sobriété suppose une diminution de la consommation et une meilleure efficacité : quelle politique mener sur ce dernier point ? Que pensez-vous des compteurs intelligents pour EDF et pour les ménages ?

Le développement des énergies renouvelables suppose une politique volontariste afin d'atteindre une plus grande indépendance énergétique, de lutter contre le changement climatique et de créer de nouvelles filières professionnelles. Quelles sont les stratégies de recherche et développement en la matière, en particulier pour renforcer la complémentarité ?

La France pourrait être le pays organisateur de la Conférence mondiale sur le climat en 2015, ce qui nous confère un devoir d'exemplarité. Le dynamisme induit par le débat sur la transition énergétique permettra-t-il aux protagonistes français d'assurer le succès de cette conférence?

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