Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 11 décembre 2012 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Ma question s'adresse à M. Philippe Boisseau. J'ai participé à la Conférence internationale sur le réchauffement climatique. À l'instar de mes collègues, je n'ai cessé d'être horrifié par la lenteur des décisions de la communauté internationale. Dans quelques années, nous serons confrontés sur les émissions de gaz à effet de serre aux polémiques que nous avons connues dans les affaires du sang contaminé et de l'amiante. Tous diront : « Vous saviez et vous n'avez rien fait ! ». Cette responsabilité est complètement collective : elle est partagée par les élus, l'opinion publique et les dirigeants d'entreprise.

Dans vingt ans, notre unique choix ne consistera-t-il pas à choisir entre la peste et le choléra, c'est-à-dire entre le schiste bitumineux, pour produire du pétrole dans n'importe quelles conditions, et la gazéification du charbon, source d'émissions de gaz à effet de serre ? Vers quel modèle vertueux souhaiteriez-vous nous entraîner ? D'ici vingt à trente ans, est-il possible de créer une économie entièrement décarbonée ?

Je remercie Jean-François Cirelli pour la hauteur de vue de ses propos sur la taxation du CO2, que nous jugeons indispensable pour disposer des capitaux nécessaires à la transition écologique. Mais comment protéger nos activités aux frontières de l'Europe ? Nous nous trouvons confrontés à deux types d'entreprises, celles qui ont opté pour le libéralisme et ne souhaitent aucune contrainte aux frontières, et d'autres qui souhaitent être protégées car elles vont devoir payer leurs quotas de CO2 en janvier.

La stabilité tarifaire des énergies renouvelables est essentielle. Or, ainsi que cela a été souligné, les fluctuations sont incessantes dans tous les pays européens. Existe-t-il des modèles en la matière ?

Le captage-stockage de CO2 est une technologie très lourde : peut-on parier sur sa généralisation ? Quel tarif de rachat faudra-t-il fixer pour parvenir à multiplier par quatre la production d'énergies renouvelables et réaliser les investissements correspondants ?

Quel sera demain le tarif de l'électricité ? Nous savons qu'il va augmenter : pourquoi avons-nous peur d'annoncer ces augmentations ? De quel ordre seront-elles ?

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