Intervention de Denis Baupin

Réunion du 11 décembre 2012 à 17h15
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Je me félicite de la tenue de cette table ronde et j'en profite pour proposer à la présidence que nous recevions également les grands acteurs industriels oeuvrant dans le domaine de l'efficacité énergétique. Je me réjouis d'avoir entendu que les acteurs industriels souhaitent des orientations publiques sur la question énergétique et qu'ils invoquent la responsabilité des politiques. Je me réjouis également de l'importance qu'ils accordent aux énergies renouvelables, ce qui ringardise une bonne partie des discours entendus dans notre assemblée. L'UFE a fait la démonstration que la transition énergétique, et les objectifs que la majorité s'est fixée, sont techniquement possibles et bénéfiques, tant pour la croissance que pour l'emploi. Cela nous conforte, même si je ne partage pas toutes les hypothèses. Nous, les écologistes, pensons que la transition énergétique est nécessaire mais qu'elle est surtout une opportunité pour l'emploi et pour notre balance commerciale.

M. Cirelli souligne la nécessité de donner un prix au carbone. Soit, mais il faut aussi en donner un à la déplétion pétrolière ainsi qu'à l'accident nucléaire. Si l'on internalise l'ensemble de ces coûts externes, on s'apercevra que les énergies renouvelables sont bien plus compétitives que beaucoup d'autres.

L'investissement de 400 milliards d'euros dont parle l'UFE n'est pas exclusivement public. Ce montant peut paraître astronomique mais, sur trente ans, il correspond à peu près à six années de notre déficit commercial dû au pétrole. Nous pouvons choisir d'investir chez nous pour faire des économies d'énergie et développer les énergies locales, ou continuer à importer des énergies de l'étranger.

La transition énergétique est non seulement juste sur le plan économique, mais elle est également pertinente sur le plan social. Il faut faire en sorte, non que les tarifs ne progressent pas, mais bien que la facture n'augmente pas. La politique en matière de consommation d'énergie est essentielle à la maîtrise des coûts pour le consommateur. Qui plus est, quelles seront les parts respectives de la transition énergétique payées par le consommateur et par le contribuable ? Actuellement, une fraction importante de notre politique nucléaire n'a pas été payée par le consommateur, mais par le contribuable. C'est d'ailleurs pourquoi on nous raconte que le kilowattheure nucléaire est le moins cher : de fait, il est artificiellement bas. Si la transition énergétique est payée par le consommateur, nous disposerons d'un signal-prix intéressant. Pour autant, nous devons trouver le juste équilibre afin de ne pas mettre en difficulté les ménages.

Pourriez-vous nous confirmer que, selon vous, la transition énergétique, passage des vieilles énergies — dont fait partie le gaz de schiste — aux énergies d'avenir que sont le négawatt et les énergies renouvelables, constitue une opportunité économique et industrielle ?

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