Aujourd'hui, il n'existe plus d'hyperpuissance. Comment les Américains vivent-ils la perte du leadership mondial ? À lire divers documents administratifs, on comprend que cela leur pose un sacré problème psychologique.
Parler de la sécurité sociale américaine, c'est bien gentil, mais ce n'est franchement pas à la hauteur de la destinée de ce continent. Le problème aujourd'hui est linguistique. On a vu, à l'occasion des dernières élections, que ce sont les hispanophones qui ont fait la différence et, c'est une loi d'airain, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. À l'occasion d'une visite officielle de M. Fox dans notre pays, j'ai demandé, de manière quelque peu provocante, à un ministre des finances d'un État fédéré du Mexique quand son pays allait engager la reconquête du Texas et de la Californie. Pas besoin de reconquête, m'a-t-il répondu, m'assurant qu'à brève échéance, il y aurait un État hispanique entre le Mexique et les États-Unis. Le problème des États-Unis est là, il est existentiel, et il a pris une ampleur considérable ces dernières années. Il y a trente ans, une radio française émettait à New York ; aujourd'hui, c'est fini, alors que trois ou quatre télévisions diffusent leurs programmes en espagnol. Comment va évoluer ce qui est tout simplement une nouvelle Autriche-Hongrie ?