Nous souhaitons que de plus en plus d'entreprises se créent et se développent dans notre pays. Pour ce faire, nous devons envoyer à la population un message d'incitation à entreprendre, en insistant sur le fait qu'il est possible et positif d'entreprendre. Sans cela, tous les clichés erronés véhiculant l'idée qu'il est impossible d'investir en France et d'y créer des entreprises continueront de freiner les vocations. Qui sait que l'on peut toucher quinze mois de salaire, versés par Pôle emploi, pour se lancer sereinement dans une aventure entrepreneuriale ? Personne ! Il conviendrait de faire oeuvre de pédagogie.
Au cours du dernier trimestre de 2014, 93 % des entreprises françaises ont trouvé un financement pour leurs investissements. Là aussi, nous vivons avec une fausse idée, propagée dans les selon laquelle il y aurait un problème de financement de l'économie.
On aura beau créer tous les outils fiscaux du monde, le créateur d'entreprise ne se pose pas des questions de rentier lors des quinze premières années d'activité ; il se préoccupe de son développement, de son financement et de la recherche d'un conseil régulier – qu'il leur est difficile d'avoir, d'ailleurs, la plupart des dirigeants des entreprises de moins de cinquante salariés changeant tous les ans d'interlocuteur dans leur banque. Certaines entreprises disparaissent à cause de problèmes de trésorerie ponctuels. Leur survie dépend alors souvent de la connaissance de leur histoire par le conseiller bancaire.
Quand l'entreprise se développe, elle a besoin de conseils. Certaines régions ont créé des postes d'apprentis conseillers, qui n'ont jamais entrepris de leur vie, qui vous noient sous tous les conseils du monde et qui, quoi qu'ils en disent, ne vous accompagnent pas dans le temps car, eux aussi, changent de poste très rapidement. Cette situation se constate partout, indépendamment de l'orientation politique de la région. Les cellules d'accompagnement des chefs d'entreprise devraient être beaucoup plus restreintes pour accompagner ces dirigeants plus efficacement.
Messieurs les rapporteurs, vous n'évoquez pas les plans de sauvegarde, qui font partie de l'accompagnement d'une entreprise. Il faut les pérenniser et en expliquer le fonctionnement au public concerné ; ce système est méconnu, alors qu'il peut permettre à des entreprises de continuer leur activité.
En matière de transmission, il faut en finir avec la niche « Copé ». Celle-ci permet à une grande entreprise de racheter une plus petite structure, souvent riche d'idées et de salariés, et de la revendre en en tirant une plus-value qui n'est pas taxée. Et cela est très rapide : dès après le rachat, les licenciements, nombreux, interviennent, les brevets sont estimés, un audit financier est engagé, et l'entreprise est revendue au bout de deux ou trois ans. Ainsi l'on tue des entreprises, puisque celui qui rachète la société se retrouvera avec un personnel moins qualifié et moins de brevets.
Lorsqu'une personne a dirigé une entreprise pendant vingt ou trente ans et s'apprête à la transmettre, il y a lieu d'agir pour maintenir la continuité de l'activité qui a créé de la richesse dans un territoire.