Il n'y a pas d'exclusive entre le développement futur des capacités de l'OTAN que j'ai évoqué et l'intégration européenne. Il y aura un recouvrement dans le domaine de la DAMB mais les deux démarches sont complémentaires.
Je ne peux pas me prononcer sur le « siphonage » en absence de vision globale des budgets. En revanche, je peux vous dire que la France, qui est très en pointe dans l'évolution technologique de ses systèmes, ne doit pas rater une marche au risque de disparaître du paysage international de ces technologies d'ici une dizaine d'années. Et pour bâtir cette coopération européenne, nous ne pouvons partir d'une page blanche.
Vous m'interrogez sur la politique sociale de Thales. Compte tenu de la taille de l'entreprise, il est inévitable que la transformation en cours provoque des remous. Il faut pourtant noter que Thales a une histoire sociale très riche : nous avons conclu de nombreux accords sociaux, souvent en avance sur les autres entreprises. En décembre dernier encore, nous avons conclu un accord sur le handicap qui figure parmi les plus avancés en France : nous comptons 5 % de personnes handicapées dans nos effectifs – taux qui est très supérieur à ce que l'on constate dans beaucoup d'entreprises françaises. Autre exemple : l'alternance, domaine dans lequel Thales se place dans le peloton de tête des sociétés françaises, avec 1 300 employés en alternance, soit 3,8 % de la population de Thales en France.
Alors, quand la presse parle de blocage social chez Thales, je trouve cela outrancier. Si je n'avais personnellement aucune capacité au dialogue social, je n'aurais certainement pas réussi à mener à bien la difficile restructuration de GIAT Industries…
Revenons aux faits : certaines organisations syndicales représentatives ont refusé d'entrer en discussion avec moi sur un point de négociation sociale. Ceci n'a rien d'extraordinaire et son écho médiatique n'aurait pas été le même s'il s'était agi d'une autre entreprise. Dans le même temps, les mêmes organisations syndicales poursuivent d'ailleurs le dialogue avec la direction des ressources humaines du groupe : ils ont tenu pas moins de sept réunions en octobre et en novembre et nous avançons dans la discussion de certains accords très importants comme celui concernant l'anticipation. Notez en outre que nous n'envisageons ni licenciement, ni fermeture d'usine en France... Il apparaît clair que les organisations syndicales utilisent toutes les armes à leur disposition dans la négociation : c'est normal et cela ne va pas plus loin.