Les assembliers et les plateformistes ont fait le choix de se regrouper : pourquoi n'est-ce pas le cas des équipementiers ? Je ne me fais pas l'avocat d'une course au gigantisme, mais je crois indispensable que l'on réfléchisse à une véritable stratégie industrielle française, en tenant compte de tous les aspects de la question – y compris l'emploi, la R&D, le développement technologique, la concurrence internationale, les technologies duales, etc. Dans ce cadre, la question pourrait se poser de savoir si des entreprises comme Thales et Safran n'ont pas intérêt à se rapprocher.
Par ailleurs, comment entendez-vous structurer votre supply chain et améliorer vos relations avec vos sous-traitants ? Il est temps à mon avis qu'un grand groupe se saisisse de la question et donne l'exemple. En effet, les PME de la défense sont très fragiles aujourd'hui : à la différence de ce que l'on observe en Allemagne, elles n'ont pas la taille critique suffisante pour négocier avec les grands groupes dans une position qui ne leur soit pas très défavorable. Elles sont souvent dépendantes d'un donneur d'ordres unique, et lié à lui par des contrats de courte durée – un an, voire deux.