Saluons le travail du rapporteur Patrick Bloche, saluons aussi ce projet de loi, fondamental – je dirai même : fondateur. Ce n'est pas tous les jours qu'un texte de loi reconnaît une nouvelle liberté. En l'occurrence, il s'agit de la liberté de création et de la liberté de programmation artistique, que nous devons toutes deux protéger car, en 2015, l'art et la culture vont mal. Nous avons tous appris, cet été, la destruction des temples syriens, mais nul n'est besoin d'aller si loin pour voir la culture mise à mal. Toutes proportions gardées et sans mauvais procès, nous avons en France des élus qui censurent la culture. Monsieur le rapporteur, quand les députés de la nation cèdent aux pressions, cèdent à la peur, quand la culture paie le prix de l'ingérence politique, la culture va mal. En protégeant la liberté de création et la liberté de programmation, nous luttons contre l'inacceptable : la censure politique.
Avec ce projet de loi, nous allons même plus loin. Nous rendons plus cohérente et plus efficace la politique publique en faveur de la création artistique. Encore faut-il que les financements suivent ! Dans le département du Nord, la nouvelle majorité départementale abandonne le financement des grandes structures culturelles, des différentes scènes, des associations. Vous avez proposé, monsieur le rapporteur, des dispositions destinées à renforcer la concertation entre l'État et les collectivités territoriales en ce qui concerne les politiques culturelles concertées, partagées et coordonnées sur le territoire, pour que la culture soit vécue par tous, pour qu'elle soit accessible à tous. Je tiens à le rappeler : sans l'assurance de financements croisés, c'est le pire qui est à craindre, en particulier dans certains territoires où l'offre culturelle est en danger.