Comme l'a dit Mme Michèle Bonneton, les 8,2 milliards d'euros évoqués ne représentent qu'une petite partie du coût total du projet.
J'aimerais rappeler ici la position de la commission Mobilité 21, dont j'ai eu le plaisir de faire partie sous l'admirable présidence de Philippe Duron, aux côtés de personnalités politiques de toutes tendances et d'experts qualifiés. Vous le rappelez page 59 de votre rapport, cette commission n'a pas souhaité intégrer le Lyon-Turin à ses projections financières, car c'était incompatible avec le financement des autres projets du schéma national des infrastructures de transport (SNIT) de l'époque, c'est-à-dire les projets d'infrastructures routières, terrestres ou fluviales qu'il est aujourd'hui prévu de réaliser en France. Je cite le rapport : « la commission a fait le choix de disjoindre de ses simulations financières l'impact d'une poursuite du projet de liaison ferroviaire binationale Lyon-Turin : aucune possibilité de financement d'autres projets par l'AFITF ne serait plus alors ouverte avant 2028 ou 2030 ».
La mobilisation d'une telle masse financière au service d'un seul projet ne risque-t-elle pas effectivement de nuire à la réalisation d'autres projets, ainsi qu'à l'entretien du réseau existant, que la même commission Mobilité 21 a considéré comme une priorité ? Si tel n'est pas le cas, et si vous maintenez donc que le projet doit être poursuivi, quels autres projets de l'AFITF envisagez-vous de reporter ou quelles nouvelles sources de financement préconisez-vous pour cette Agence ? En effet, comme l'a rappelé M. Philippe Duron, le budget de 1,9 milliard d'euros dont elle bénéficie ne suffira pas pour mener à bien les projets prioritaires identifiés de manière très consensuelle par Mobilité 21.