Ces propos introductifs interpellent fortement, de par les quantités, le nombre de salariés et le chiffre d'affaires de chacune des activités.
Vous nous avez fait remarquer que les incertitudes législatives ne favorisaient pas la prise de décision, et il est exact que, depuis 2009, entre les réformes de la taxe professionnelle, celles des conseillers territoriaux et bien d'autres, certains peuvent s'interroger sur l'intérêt de se lancer dans des investissements.
Vous avez souligné le déséquilibre existant entre les commandes publiques et privées, qui pose en effet problème. À l'avenir, il faudra veiller à corriger la situation. Il serait intéressant que vous nous en parliez.
Vous avez évoqué les difficultés des départements plus ruraux, et remarqué qu'un grand nombre d'entreprises était géré par des petites entités. Pour être un élu des territoires ruraux, j'observe que, depuis une quinzaine d'années, nombre de ces petites entités ont été absorbées dans de grandes sociétés.
À partir de quel moment avez-vous constaté une baisse de la commande publique ? Les élections locales, qui sont source d'incertitudes, peuvent ralentir, voire paralyser les projets d'investissements – sans oublier les quelques changements d'ordre politique qui ont eu lieu sur les territoires.
Depuis 1983, la politique de décentralisation s'est traduite par l'ouverture de très nombreux chantiers à travers le pays, qui s'est alors trouvé, pour un temps, à la troisième ou quatrième place en matière d'équipements. Certains considéraient qu'on en faisait trop. D'autres considèrent aujourd'hui que ce n'est plus suffisant. Quoi qu'il en soit, comme l'a montré La Fontaine dans « La cigale et la fourmi », il y a des moments où il faut savoir mettre de l'argent de côté non seulement pour investir, mais aussi pour faire face à des moments difficiles.
Enfin, il faut prendre en compte la multiplication des normes. Les retours sur investissement, notamment dans le domaine énergétique, prennent du temps. Celui qui peut espérer faire des économies va d'abord devoir investir à un coût plus élevé. C'est ainsi que, dans mon département, 30 % des dépenses de construction d'un pont étaient liées à des études d'ordre environnemental : il s'agissait de vérifier si les têtards à tête creuse ou les canards à trois pattes pourraient continuer à vivre sur le territoire… Cela dit, il ne faut pas plaisanter en matière d'environnement, car nous payons aujourd'hui nos aberrations du passé.