Je n'ai pas en tête les chiffres de l'aide à domicile, mais je sais qu'ils existent. L'enjeu est bien celui que vous décrivez : est-il plus efficace – ou moins coûteux – de soutenir un secteur associatif qui organise un service public de l'aide à domicile que de développer l'utilisation d'un chèque pour payer ce service ? Autrement dit, ne faut-il pas privilégier une aide à la population qui ferait alors appel à des formes diverses et variées d'aide à domicile ?
La bonne réponse varie peut-être selon les territoires, parce que l'offre n'est pas la même partout. En fait, la seule bonne réponse est de poser le débat en des termes compréhensibles par la population et par les associations d'aide à domicile qui doivent pouvoir se projeter dans le futur.
Nous n'avons pas de pré carré à défendre coûte que coûte, je le répète. Nous sommes capables d'évoluer, de prendre en compte une nouvelle donne, à condition que le débat soit posé de manière politique et objective. En ce sens, ce que vous dites est essentiel : la pire des choses est d'entendre les élus nous expliquer qu'ils n'ont aucune marge de manoeuvre : d'une part, c'est faux ; d'autre part, cela contribue au discrédit total de la politique aux yeux de la population. Or les associations ne sont rien d'autre que des citoyens organisés. Notre capacité à irriguer, à faire passer des messages dans la population est très importante. Quand les responsables associatifs sont dépités, qu'ils font face à des tête-à-queue de la part de responsables politiques qui disent ne rien pouvoir faire, c'est catastrophique. Il est très important de montrer que les élus peuvent faire des choix et qu'ils ont des marges de manoeuvre.
En ce qui concerne le renforcement de l'intercommunalité, il existe aussi des chiffres que nous vous communiquerons. Le passage de relais entre l'État et les collectivités, que nous avons évoqué, consiste largement en une montée en charge de l'intercommunalité, car le transfert vers les conseils généraux est beaucoup plus limité et connu. Précisons que l'intercommunalité n'est pas un niveau territorial bien maîtrisé par les citoyens organisés. Nous n'avons jamais très bien compris pourquoi les conseils de développement, lieux dans lesquels les associations trouvaient un espace d'expression où il était possible d'aller au-delà des regards en chien de faïence, ont été largement abandonnés.