Avant de donner la parole à nos collègues, je me permets quelques remarques personnelles.
Depuis treize ans, dites-vous, nous n'avons pas retrouvé l'équilibre des comptes sociaux : cela nous ramène à l'année 2002.
Vous souhaitez à raison une harmonisation des cotisations entre le RSI et les caisses des salariés. J'apprécie également votre insistance sur un sujet souvent tabou : la sous-déclaration des revenus par les libéraux, commerçants, artisans… – c'est ce que l'on appelle « le black ». Il faut en parler.
S'agissant des soins infirmiers et des soins de masso-kinésithérapie, vous notez l'envolée des dépenses, mais vous n'analysez pas vraiment cette hausse.
La comparaison entre la France et l'Allemagne est tout à fait éclairante et vous ouvrez de nombreuses pistes de réflexion. Je voudrais toutefois citer quelques chiffres qui n'apparaissent pas dans le rapport. Depuis quelques années, l'Allemagne a dix fois plus de nouveaux pauvres que nous. Un rapport allemand a souligné l'augmentation « inquiétante » depuis 2006 du nombre de personnes pauvres : aujourd'hui, il y a près de 16 % de pauvres en Allemagne, contre 13 % en France – c'est déjà beaucoup trop, nous en sommes bien d'accord. Parmi les plus de soixante-cinq ans, il y a en Allemagne 14 % de pauvres contre 10,6 % en France – là encore, nous limitons les dégâts. Enfin, 15 % des chômeurs sont en France en situation de pauvreté, contre 70 % en Allemagne.
Gardons bien ces chiffres en tête si nous voulons assurer la cohésion sociale dans notre pays.