Intervention de Fleur Pellerin

Séance en hémicycle du 28 septembre 2015 à 21h45
Création architecture et patrimoine — Après l'article 2

Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication :

Je vais répondre très précisément sur L’enlèvement au sérail dont Christian Kert a déploré les choix lors de la représentation à laquelle il a assisté à Aix-en-Provence.

Le metteur en scène transposait Mozart dans la barbarie de ce siècle : c’est sa liberté de créateur que de se positionner par rapport à cette proposition. Chacun peut ensuite l’apprécier ou la déplorer, mais, en tout état de cause, elle nous montre à quel point, finalement, le génie de Mozart est intemporel car il permet un nouveau point de vue et un regard sur notre monde grâce à la liberté du créateur que nous consacrons aujourd’hui.

Pour mémoire, s’agissant de la mise en scène, Bernard Foccroulle, le programmateur, et Martin Kušej, le metteur en scène, s’étaient mis d’accord sur quelques aménagements servant en tout état de cause la dramaturgie. Les points qui pouvaient choquer le public – les décapitations des héros, qui de toute façon s’accordaient mal avec le livret, et les drapeaux ostentatoires qui pouvaient en évoquer d’autres – avaient été supprimés de la mise en scène.

Autant dire qu’ils se sont, l’un comme l’autre, retrouvés sur la liberté de création qui s’articule avec la non incitation à la haine. Effectivement, certains choix de mise en scène pouvaient perturber ou choquer le public. Le metteur en scène lui-même a décidé d’aménagements afin de tenir compte de l’impact que pouvait avoir sa mise en scène. C’est une parfaite illustration de la manière dont la liberté de création et la liberté de programmation ont pu se concilier pour proposer une mise en scène qui protège également l’ordre public.

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