Intervention de Laurent Furst

Réunion du 13 décembre 2012 à 9h30
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Je trouve la réflexion de M. Loncle pertinente et je m'y associe bien volontiers.

Ce rapport a le mérite de mettre en évidence le fait que l'avant-dernière augmentation du prix du tabac a fait perdre 3 milliards d'euros de recettes à l'État en raison tant du développement des achats transfrontaliers ou sur internet que des achats illégaux –perte de recettes qui se creusera mécaniquement à chaque nouvelle augmentation du prix du paquet.

Je dois avouer que la présentation du chiffre d'affaires des buralistes m'a troublé, car on ne saurait traiter cette profession dans le cadre d'une statistique nationale qui n'a aucun sens. En effet, la situation d'un buraliste installé en zone frontalière n'a rien à voir avec celle d'un buraliste parisien ! En Alsace, ce métier disparaît, notamment dans les zones rurales. Il faut analyser la situation des buralistes avec lucidité en rompant avec des statistiques nationales desquelles on ne peut tirer aucun enseignement fiable.

Comme Mme Lemorton a eu raison de le noter, nous sommes confrontés à un phénomène culturel et non à une simple réalité économique. L'augmentation du tabagisme chez les jeunes ou les femmes enceintes ne saurait donc être traitée uniquement par l'augmentation du prix du paquet de cigarettes.

Par ailleurs, l'évolution de la qualité des cigarettes, qui sont de plus en plus légères et dont les émanations pénètrent de plus en plus profondément dans les bronchioles, induit-elle des surcoûts pour l'assurance maladie ?

Quant à l'ouverture du débat sur le cannabis, n'est-ce pas un mauvais signal dans la mesure où certains pourraient considérer que la légalisation du cannabis devrait s'accompagner d'une plus grande libéralisation de la consommation de tabac ?

Enfin, de nombreux Français ont le sentiment d'être privés de libertés par une accumulation de politiques répressives en matière de sécurité routière ou de lutte contre le tabagisme. Ces politiques sont nécessaires, je ne le nie pas, mais les représentants de la nation ne doivent pas ignorer ce malaise d'un nombre croissant de nos concitoyens.

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