Intervention de Claude Bartolone

Réunion du 13 décembre 2012 à 9h30
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Bartolone, président :

Chacun a conscience de la difficulté de la tâche. Les grands groupes mondialisés du tabac reconstituent leurs marges, en particulier grâce aux marchés des pays émergents – je pense notamment à la consommation du tabac en Chine. Peut-être se désintéresseront-ils, comme le fait la Formule 1, des pays où l'on fume moins, ou, au contraire, essaieront-ils d'y contourner les dispositifs adoptés.

Je suis particulièrement inquiet du fait que, de nouveau, fumer redevienne valorisant aux yeux des jeunes, qui font société en fumant ensemble notamment à la sortie du collège ou dans certains restaurants. Certaines terrasses sont même plus accueillantes que l'intérieur des établissements eux-mêmes. S'il convient de réguler la consommation de tabac, notamment au travers de mesures financièrement pénalisantes, il faut prendre conscience que c'est sur le plan culturel que nous remporterons la bataille. Les mesures en la matière ne sont pas hors de portée : c'est par les enfants qu'a été gagné le combat pour le port de la ceinture de sécurité ou pour l'hygiène dentaire. Les comportements évoluent actuellement dans le bon sens puisque, comme cela a été remarqué, la fumée est de plus en plus bannie des appartements. Parallèlement aux mesures d'interdiction, il est donc nécessaire, comme l'a souligné la Cour des comptes, de commencer par faire passer le message. Fumer étant valorisé en termes de sociabilité, il convient en priorité d'informer les Français des conséquences réelles du tabagisme, ce qui n'interdira pas de prendre ensuite des mesures de réglementation.

M. Loncle a eu raison de demander une évaluation précise de la part du tabac dans le chiffre d'affaires des buralistes. Toutefois, le tonnage de mégots ramassé par la ville de Paris est à lui seul un bon indicateur de la consommation massive de tabac.

Ce rapport, monsieur le Premier président, est l'illustration du travail intelligent réalisé par la Cour des comptes et l'Assemblée nationale. Grâce à vous, la représentation nationale peut identifier les problèmes à résoudre, problèmes sur lesquels la Cour des comptes porte un regard institutionnel plus distant que celui porté par l'Assemblée. Ce concentré d'intelligence que vous mettez également à la disposition des médias, que je remercie de leur présence, nous permet d'améliorer nos propres rapports. L'année prochaine, nous verrons comment mieux coordonner la présentation des rapports de la Cour des comptes et du CEC.

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