Beaucoup de questions ont déjà été posées.
Il est évident, à entendre les uns et les autres, que vos qualités, et notamment votre intégrité, ne sont remises en cause par personne. Je regrette, en revanche, que l'on ne consulte le Parlement qu'une fois la décision prise : la décision appartient bien sûr au Président de la République, mais il n'y a eu aucune concertation en amont, ce qui amène, hélas, les parlementaires à jouer le rôle qui de procureur, qui d'avocat – ce qui n'est pas souhaitable. Mais cette question concerne le fonctionnement de nos institutions : vous n'y êtes pour rien.
On vous a beaucoup reproché vos anciennes fonctions dans l'une des grandes banques françaises. Pour ma part, je vous avoue avoir très mal vécu, comme parlementaire, le spectacle donné par les représentants de BNP Paribas, de la Société générale et de la Fédération bancaire française lors de leur audition au moment de l'examen de la loi bancaire. Ils nous ont tranquillement expliqué qu'ils avaient écrit cette loi, qui n'amputait leur chiffre d'affaires de façon tellement minime que rien ne changerait pour eux. La manière dont ils nous l'ont dit – je dirais presque la jouissance – en disait long sur les sentiments nourris par l'establishment financier pour les élus de la nation.
Vous avez exercé de hautes responsabilités auprès de différents ministres, mais aussi dans la banque : à la lumière de votre expérience, comment cantonner les banques à leur fonction de financement de l'économie ? Votre pratique pourrait-elle être en rupture avec celle de vos prédécesseurs ?
Ma deuxième question porte sur le surendettement. Ne serait-il pas judicieux aujourd'hui de se demander si une banque peut proposer des crédits à la consommation cinq à huit fois plus élevés que ceux auxquels elle se refinance auprès de la Banque centrale européenne ? Ne faut-il pas envisager de fixer un taux maximal pour ces crédits ?