Je confirme ces chiffres, que nous avions publiés. Avant de porter atteinte aux intérêts de l'employeur ou de l'actionnaire, l'absentéisme nuit aux collaborateurs de l'entreprise eux-mêmes. Les salariés en arrêt de travail pour de courtes durées sont rarement remplacés. Dès lors, la charge de travail se reporte sur leurs collègues, ce qui augmente les risques d'accident du travail.
De manière schématique, on peut estimer que 5 % des salariés sont des « professionnels » qui connaissent bien le dispositif et se font arrêter pour des pathologies dont la réalité est difficile à établir – troubles musculo-squelettiques, dépression. Environ 15 % de salariés influençables recourent à des arrêts de travail abusifs dès lors que d'autres collègues en bénéficient sans être sanctionnés ni par l'employeur ni par la sécurité sociale. Ces derniers y recourent plutôt pour des motifs personnels et ponctuels – garde d'enfant par exemple – que pour travailler illégalement.
Cependant, la grande majorité des salariés travaillent consciencieusement et sont les victimes de l'absentéisme. Cela nous motive dans notre travail quotidien et justifie le recours de plus en plus fréquent des employeurs à nos services. Un employeur qui pratique des contrôles fait un geste fort à l'attention de ses collaborateurs. Si la sécurité sociale réalisait, de son côté, de véritables contrôles, elle agirait dans l'intérêt des salariés.