Intervention de Philippe Burtin

Réunion du 4 décembre 2012 à 18h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Philippe Burtin, PDG du groupe Nexter :

Nous y avons beaucoup travaillé jusqu'au printemps, moment où les échéances nationales ont entraîné le changement des équipes. Il appartient maintenant aux autorités de faire part de leur orientation sur ce dossier. En l'état, je le répète, les négociations sont suspendues.

S'agissant de la restructuration du paysage industriel en Europe, vous aurez compris à l'énoncé des quelques cas que je viens de décrire, que nous avons travaillé sur les différentes options, nationales et européennes. Lorsque des opportunités se présentent dans le monde de l'industrie, il faut les instruire concrètement et pragmatiquement. C'est ce que nous avons fait sans attendre un mouvement global au plan européen, et ce tant en ce qui concerne les cas français qu'européens que j'ai cités. En l'état, l'AED ne peut catalyser de tels mouvements, cela ne figure pas dans son mandat, même s'il pourrait en être autrement. Des initiatives concrètes peuvent être prises, entre les actionnaires ou les entreprises. C'est dans ce cadre-là que j'ai travaillé.

Is big beautiful ? Je partage votre point de vue. En 2006, nous avons filialisé Nexter alors que certains pensaient qu'il fallait maintenir la centralisation du groupe. Je rappelle que celui-ci a compté 14 000 personnes et que nous sommes aujourd'hui 2 700. Nous avons pensé qu'il était utile de focaliser les équipes vers des couples produits-marchés, et de mettre à leur disposition ce qui leur est strictement nécessaire pour réussir sur ces marchés. Nous avons maintenu la centralisation des outils communs, comme les services juridiques ou le financement à l'exportation, et nous avons donné au groupe un format privilégiant l'énergie et la responsabilité individuelles, ainsi que la connaissance des marchés spécifiques. Tel est notre mode d'organisation.

Mécanique Creusot-Loire, que nous avons récupérée en 1992, constituait une partie d'un grand groupe qui avait échoué parce qu'il avait peut-être oublié l'essentiel ; la réussite, dans nos métiers comme ailleurs, résulte de la bonne adéquation d'un produit performant et compétitif avec son marché ; l'objectif est la satisfaction des clients. La taille ne constitue qu'un moyen à cette fin.

Aujourd'hui, la situation est relativement bonne mais, à moyen terme, serons-nous capables d'assumer les mêmes montants d'autofinancement pour renouveler notre gamme ? Tel est l'enjeu.

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