Je suis accompagné de Philippe Petitcolin, directeur général des activités de défense et de sécurité de Safran, président-directeur général de la SAGEM, et du général Baudouin Albanel, qui est mon conseiller défense.
Safran réalise un chiffre d'affaires annuel de 13 milliards d'euros et emploie 60 000 personnes, dont 36 000 en France. Son activité est orientée à 80 % vers l'exportation. Ses grands domaines sont l'aéronautique et l'espace, la défense et la sécurité.
Le secteur de la défense poursuit une belle trajectoire, avec un chiffre d'affaires en hausse de 15 % cette année. Pour les années à venir, les perspectives sont également bonnes, la croissance devant selon toute probabilité être tirée par l'aéronautique civile. Nous sommes en période d'investissement tant dans l'industrie que dans la recherche et développement, secteur qui va franchir le seuil de deux milliards d'euros, financés en grande partie sur fonds propres. Notre société, qui possède une réelle « profondeur » technologique, est fière de recruter chaque année 6 000 personnes dans le monde, dont la moitié en France.
Nous réalisons 20 % de notre activité dans la défense. Il s'agit pour une moitié de la production d'équipements aéronautiques – moteurs, trains d'atterrissage, câblage et électronique – destinés à des plates-formes de défense ou à des fusées et des missiles, et pour l'autre moitié de la conception et de la fabrication, par la SAGEM, d'équipements, de sous-systèmes ou même de systèmes spécifiquement dédiés à la défense et dérivés pour l'essentiel de deux grandes familles de technologies : la technologie optronique qui permet une vision nocturne grâce aux infrarouges et la technologie inertielle qui permet de se situer avec une très haute précision dans l'espace terrestre sans recours à des aides extérieures – la combinaison des deux débouchant sur l'armement air-sol modulaire (AASM).
Auditionné par le groupe de travail n° 6 (GT6) de la Commission chargée de préparer le Livre blanc, j'ai souligné l'importance de la recherche dans notre domaine, ainsi que celle du « bras de levier » que constituent encore certaines évolutions de concepts relatifs au maintien en condition opérationnelle, aussi bien pour l'efficacité des investissements de défense que pour les capacités de nos forces. Enfin, j'ai insisté sur les bonnes pratiques, mais aussi sur celles qu'il convient d'éviter en matière de coopération ou pour la consolidation de l'industrie de défense.